— Publié le 12 juillet 2023

Pour la Russie, une porte s’ouvre, une autre se ferme

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L’étape toujours très médiatique de J – 1 an avant les Jeux de Paris 2024, mercredi 26 juillet, et son cortège d’annonces et de célébrations, le rappelleront une nouvelle fois : la question de la participation des athlètes russes et biélorusses aux épreuves olympiques n’est toujours pas réglée. Et rien n’indique aujourd’hui qu’elle le sera au cours des prochains mois.

Les derniers épisodes du feuilleton l’ont illustré : pour un pas en avant vers un retour des athlètes des deux pays sur la scène internationale, le mouvement olympique fait deux pas en arrière.

Mardi 11 juillet, l’agence russe TASS a rapporté deux nouvelles informations confirmant la tendance. La première va dans le sens de la recommandation de la commission exécutive du CIO, exprimée à la fin du mois de mars.  La seconde lui tourne le dos.

Selon TASS, l’Union cycliste internationale (UCI) a décidé d’autoriser 18 coureurs russes, plus 14 autres représentant la Biélorussie, à participer aux compétitions internationales. La liste a été dévoilée. Elle s’accompagne des conditions de leur retour : les athlètes seront admis sous statut neutre, ils prendront part aux compétitions, dont les étapes de la Coupe du Monde et les championnats du monde, à titre individuel.

Pour rappel, l’UCI a rejoint au mois de mai dernier le contingent des fédérations internationales ayant fait le choix de suivre les recommandations du CIO, et d’étudier les conditions d’un retour des athlètes russes et biélorusses. Certaines en sont encore au stade de l’étude. L’UCI a concrétisé sa démarche avec une première liste de revenants.

Deuxième information, contradictoire avec la première : les athlètes russes et biélorusses resteront à la porte de la prochaine édition des Jeux mondiaux universitaires. Elle doit se tenir du 28 juillet au 8 août 2023 à Chengdu, en Chine.

A une question de l’agence TASS sur la participation des athlètes des deux pays en guerre avec l’Ukraine, un porte-parole de la FISU a répondu mardi 11 juillet par la négative. « Ils n’en seront pas », a-t-il expliqué.

Les règlements de l’événement multisport précisent que la date limite pour soumettre les demandes de participation était fixée au 28 juin. A cette date, il n’a été enregistré aucun engagement d’athlètes russes ou biélorusses.

Paradoxe : les Jeux mondiaux universitaires avaient initialement été attribués à la ville russe d’Ekaterinburg, dans l’Oural. Mais en avril 2022, le comité exécutif de la FISU a annoncé sa décision de retirer l’organisation de l’événement à la Russie, en raison du conflit en Ukraine. La ville chinoise de Chengdu a servi de plan B.

La réaction de la Russie n’a pas été immédiate. Mais elle ne manque pas d’audace : le Kremlin a annoncé au début du mois de juillet, par la voix de Vladimir Poutine, l’organisation d’un événement concurrent. Un Festival international du sport universitaire, pas moins. Il se déroulera du 19 au 31 août 2023 à Ekaterinburg.

Le président russe a lancé lui-même les invitations, le 4 juillet, lors du sommet de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS). « J’invite les équipes nationales de tous vos pays dans la ville d’Ekaterinburg, qui accueillera en août 2023 le Festival international du sport universitaire », a lancé Vladimir Poutine, précisant que l’événement serait également ouvert aux nations membres des BRICS, à savoir le Brésil, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, et à celles appartenant à la CEI (Communauté des États Indépendants).

A l’affiche, un programme de 14 sports d’été, pour un total de 193 épreuves à médailles. Et un quatuor d’athlètes ambassadeurs, tous russes, dont la volleyeuse internationale Arina Fedorovtseva (photo ci-dessus).