— Publié le 10 mars 2023

Avec sa billetterie, Paris 2024 s’offre un premier record de France

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Un étage est décroché. Un autre suivra bientôt. Le comité d’organisation des Jeux de Paris 2024 s’est livré, jeudi 9 mars devant les médias, à l’un de ses exercices favoris, un « point d’étape » sur la préparation du prochain rendez-vous olympique et paralympique. Il concernait le dossier le plus brûlant du moment, la billetterie.

Ouverte le 15 février, au terme d’un tirage au sort d’un genre inédit, la première phase de la vente des places a cristallisé les mécontents, beaucoup jugeant les prix trop élevés et la formule de vente par packs de trois billets complexe et contraignante. Mais Tony Estanguet, le président du COJO, l’a assuré jeudi 9 mars, répétant son propos à plusieurs reprises : elle a été « un succès ».

Soyons clair : les chiffres lui donnent raison. Sur toute la ligne. Certes, les internautes ont été nombreux à quitter la plateforme officielle sans concrétiser leur achat, surtout après la première semaine de vente. Mais le résultat en dit long sur l’engouement des Jeux de Paris 2024 auprès du public, français et étranger : 3,25 millions de billets ont été vendus en moins de trois semaines.

Tony Estanguet et son équipe avaient fixé la barre un cran en dessous, avec un objectif de 3 millions de billets écoulés. Le triple champion olympique de canoë peut garder le sourire. « Il s’agit déjà de la plus grande vente en France pour un événement sportif, a-t-il expliqué. L’objectif est atteint. Nous avons vendu des places dans tous les sports, et cela jusqu’au dernier créneau de vente. »

Fier de son premier tour de piste, le COJO a étalé ses chiffres sans retenir son geste. Un tourbillon. On retiendra que les deux tiers des acheteurs sont français, mais que les achats de places ont été effectués dans 158 pays. Derrière la France, le podium est composé de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis, l’Allemagne suivant un rang derrière. Près de la moitié des acheteurs (44 %) avoue moins de 35 ans. Une proportion quasi identique (45 %) est féminine.

Autres chiffres : 13 % des billets vendus pendant cette première phase coûtaient 24 euros, le prix plancher de la billetterie de Paris 2024, soit 400.000 places. Le plus gros de la vente – 70 % – concernait des billets à moins de 100 euros. Au sommet de la pyramide, 4,5 % des places achetées étaient proposées à plus de 200 euros.

Selon le COJO, deux disciplines ont épuisé leur contingent de places dès le premier jour de la vente : l’escalade et le BMX freestyle. L’escrime, le judo, le breaking et le cyclisme sur piste ont fait presque aussi bien, leurs guichets ayant affiché complet en seulement quelques jours.

Les sports les plus vendus de cette première phase, en nombre de billets : football, athlétisme, rugby à 7, basket-ball, volley-ball, hockey sur gazon, beach volley, handball, golf et tennis.

La suite ? Elle s’annonce appétissante, avec l’ouverture le 11 mai de la deuxième phase de la billetterie, dédiée à la vente des places à l’unité. Elle sera précédée, comme la première, par un tirage au sort (15 mars au 20 avril). « Toutes les sessions sportives seront proposées, plus les cérémonies d’ouverture et de clôture », a précisé Tony Estanguet. Au total, 767 sessions, dont les plus convoitées du programme. Objectif annoncé par le COJO : vendre 1,5 million de billets.

Appétissant, donc. Mais pas pour toutes les bourses. Certes, ce deuxième étage de la fusée proposera encore un contingent de places à 24 euros, dans tous les sports. Au total, environ 150 000, soit la moitié de ces places les plus accessibles encore en magasin. Mais pour vivre « l’exceptionnel », il faudra souvent casser sa tirelire.

Pour l’athlétisme au Stade de France, il en coûtera entre 125 et 980 euros pour les soirées les plus musclées du programme, dont la session du dimanche 4 août (finales du 100 m et du marteau hommes, de la hauteur femmes). Même grille tarifaire pour les trois sessions de finales de natation les plus attendues.

Au judo, l’épreuve par équipes est proposée entre 100 et 380 euros. En escrime, il faudra payer entre 90 et 290 euros pour assister aux finales. A Lille, les finales du handball seront vendues entre 90 et 320 euros. A Bercy, les finales de basket coûteront entre 95 et 980 euros.

Les tarifs se révèlent élevés pour les rencontres à médailles du beach volley (100 à 420 euros), mais plus abordables pour celles du BMX freestyle et du skateboard (50 à 160 euros), ou encore du tir à l’arc (50 à 190 euros).

Les cérémonies ? Pour l’ouverture, organisée sur la Seine, les quais hauts seront gratuits. On le savait déjà. Sur les quais bas, en revanche, le prix d’entrée est fixée à 90 euros. Correct. Mais le nec plus ultra, les meilleures places, s’annonce difficile à vivre en famille, avec un prix plafond à 2.700 euros.

Précision : le COJO a fixé à 30 places le maximum autorisé par acheteur – mais en déduisant les billets déjà acquis pendant la première phase – dont pas plus de six billets par session (seulement quatre pour la soixantaine de sessions les plus convoitées).

Enfin, les organisateurs parisiens ont expliqué jeudi 9 mars, en réponse à une question de FrancsJeux, que 750.000 places étaient proposées via une billetterie « parallèle », gérée par la société américaine On Location, prestataire exclusif du CIO pour les programmes d’hospitalité. Elle concerne les packages billets, hébergement et transfert (plus voyage dans certaines offres). Parmi ce contingent, 250.000 places seront accompagnées d’un service plus haut de gamme, pour l’essentiel un accès aux loges.