— Publié le 7 octobre 2022

« Une candidature olympique n’est pas à l’ordre du jour »

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Pas de temps à perdre. A près de dix ans de l’événement, le CIO a déjà dévoilé le casting de la commission de coordination des Jeux de Brisbane 2032. Présidée par l’ex nageuse Kirsty Coventry, elle est composée de 15 membres.

Parmi eux, Balázs Fürjes (photo ci-dessus). Découvert pendant la campagne pour les Jeux d’été en 2024, où il dirigeait la candidature de Budapest, le Hongrois occupe le poste de ministre d’Etat pour Budapest et sa métropole, tout en assurant la co-présidence du comité d’organisation des Mondiaux d’athlétisme 2023 dans la capitale hongroise. Il a répondu aux questions de FrancsJeux.

FrancsJeux : A dix ans de l’échéance, qu’attendez-vous des Jeux de Brisbane 2032 ?

Balázs Fürjes : L’attribution des Jeux de 2032 avec une telle avance, plus de dix ans, offre aux Australiens une opportunité unique. Ils disposent d’un temps très confortable pour leur préparation. Après le succès des Jeux de Melbourne en 1956, puis Sydney en 2000, j’en attends des Jeux d’été très sécurisés, à tous les niveaux, mais aussi populaires et conviviaux. Les Australiens vont nous proposer, j’en suis convaincu, un mélange unique de passion et d’innovation, avec un dispositif très compact. Ils ont appris beaucoup des Jeux de la Jeunesse 2018 à Buenos Aires, sur la façon d’engager la population et le public. Ils vont aussi aussi pouvoir s’imprégner des Jeux de Paris 2024 et Los Angeles 2028. Brisbane 2032 devrait beaucoup apporter au mouvement olympique.

Tous les Jeux olympiques se trouvent confrontés, à un moment ou un autre, à un challenge à relever. Quel défi attend Brisbane 2032 ?

Brisbane est une métropole de taille moyenne. Elle présente quasiment les mêmes dimensions que Budapest. La question des transports pourrait se poser, mais avec dix ans devant eux, les Australiens ont tout le temps qu’il faut pour la régler. Le logement pourrait aussi être un défi, mais l’état du Queensland disposera d’un nombre suffisant de chambres pour tout le monde. Le budget est toujours un risque, avec les Jeux olympiques, mais la région et le pays disposent d’une économie stable. Finalement, le challenge pour les Australiens tient peut-être à ces dix années avant l’événement. Dix ans, c’est long et incertain. Il peut se passer beaucoup de choses.

Appartenir à la commission de coordination des Jeux de Brisbane 2032 vous offrira une opportunité de découvrir de l’intérieur la préparation des Jeux. Allez-vous en profiter dans la perspective d’une candidature olympique de Budapest ?

Je vais surtout essayer de faire mon boulot le mieux possible, afin de répondre aux attentes du CIO et justifier le choix de Thomas Bach de m’intégrer à cette commission. Je veux apporter mon expérience de l’événementiel sportif, de la préparation d’un grand rendez-vous sportif et de l’intégration du sport dans une grande ville.

Budapest a-t-elle abandonné son ambition olympique ?

Non. Nous n’avons pas abandonné cette ambition. Amener les Jeux à la Hongrie compte parmi les missions du Comité national olympique hongrois. Elle est même écrite en toutes lettres dans ses statuts. Mais une candidature olympique de Budapest n’est pas à l’ordre du jour. Nous n’en discutons pas actuellement. Nous aurons le temps de le faire, la prochaine opportunité n’étant pas avant 2036. Aujourd’hui, le sujet n’est pas sur la table. Et c’est très bien ainsi, car le contexte et la situation ne s’y prêtent pas.

En votre qualité d’ancien patron de la candidature de Budapest 2024, quel regard portez-vous sur la préparation des Jeux de Paris 2024 ?

Je tire mon chapeau à Tony Estanguet et au comité d’organisation. Beaucoup de choses ont changé depuis la phase de candidature, sur le plan économique, mais aussi géo-politique. Préparer les Jeux s’avère pour le COJO plus compliqué que prévu. Mais ils ont su s’adapter et procéder à des changements. Or, nous le savons, les changements sont souvent sources de conflits. Jusqu’à présent, le comité d’organisation a su gérer les conflits. Je n’ai aucun doute sur la capacité de Tony Estanguet de continuer à le faire, et de rester sur les bons rails, tout au long des 600 et quelques jours avant les Jeux.

L’inflation frappe de plein fouet la plupart des grands événements sportifs à venir, dont les Jeux de Paris 2024. Cette situation affecte-t-elle les Mondiaux d’athlétisme 2023 à Budapest ?

Bien sûr. La hausse des coûts va toucher notamment les dépenses d’énergie. Mais nous avons la chance de pouvoir compter sur un partenariat solide. L’événement n’est pas menacé. La construction du stade est en phase terminale, il sera livré en mars prochain. Ce stade est un héritage de la candidature de Budapest pour les Jeux d’été en 2024. Mais aujourd’hui, à moins d’une année de l’échéance, nous sommes surtout concentrés sur notre objectif de faire stade comble du premier au dernier jour des Mondiaux. Nous pouvons compter en Hongrie sur une importante communauté d’amateurs d’athlétisme. Et Budapest est idéalement située, en Europe, pour attirer les fans des pays voisins, de la Pologne à l’Allemagne.