— Publié le 1 septembre 2022

Pour Paris 2024, il va falloir op-ti-mi-ser

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Il ne figure pas sur la carte des sites, mais un nouveau sport s’est invité au programme des Jeux de Paris 2024 : l’optimisation. A moins de deux ans de l’ouverture, le comité d’organisation et le CIO s’en sont emparés comme on se saisit d’une mission divine. Avec une obsession : rester dans les clous du budget.

Pierre-Olivier Beckers, le président de la commission de coordination du CIO, l’a expliqué et répété mercredi 31 août, au terme de la cinquième visite d’inspection : il faudra optimiser. Avec une inflation à 6 %, le COJO devra chercher les économies partout où elles peuvent se cacher.

Comment ? A ce stade de la réflexion, la réponse reste assez floue. Interrogé en conférence de presse sur les « solutions concrètes » à trouver et les assouplissements que le CIO serait prêt à accepter sur le cahier des charges pour réduire les coûts, Pierre-Olivier Beckers s’est montré vague. « Nous saurons être flexibles, a-t-il résumé. Avant de poursuivre par cette formule : « La flexibilité, c’est la créativité. »

Tony Estanguet, le président du COJO, n’a pas été beaucoup plus précis sur la nature des économies à réaliser pour éviter un dépassement budgétaire, malgré le contexte économique et géopolitique. « Nous avons demandé à toutes les directions du COJO de nous proposer, dans les semaines à venir, des solutions pour réduire les dépenses« , a-t-il expliqué. Le travail est en cours, donc. Les efforts devraient concerner tous les étages du l’immeuble Pulse, le siège du COJO à Saint-Denis.

Seul Etienne Thobois, le directeur général du comité d’organisation, assis en bout de table en conférence de presse, a apporté aux médias quelques pistes concrètes. En tête de liste : les transports. « Grâce au CIO, à la mise en commun d’un certain nombre de flottes de véhicules, et à la compacité des sites, nous allons diminuer le nombre de véhicules de 30 à 40% par rapport aux derniers Jeux« , a expliqué Etienne Thobois.

Les transports en commun seront privilégiés, insiste le COJO. Y compris pour les membres du CIO ? Rien n’est exclu. Une telle nouveauté serait marginale en termes d’économies, mais elle aurait valeur de symbole. Les actes après les mots.

Autre piste : les sites. Etienne Thobois, encore lui, a expliqué que le COJO travaillait déjà sur les « gains marginaux« , susceptibles de réduire la facture de location des sites d’entraînement et de compétition. Pour les premiers, les organisateurs envisagent d’étaler dans le temps leur ouverture, l’expérience prouvant que tous les terrains d’entraînement n’ont pas besoin d’être disponibles dès le premier jour. Pour les sites de compétition, le COJO se dit prêt à en prendre possession parfois plus tard que prévu.

Seul certitude : le CIO ne remettra pas la main à la poche. Pierre-Olivier Beckers a assuré sans une hésitation qu’il n’était pas question d’une rallonge de l’instance olympique sur sa contribution, déjà augmentée de 150 millions d’euros il y a un an et demi.

Pas question non plus, selon le dirigeant belge, de revoir à la baisse la jauge de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques sur la Seine. Elle reste fixée à 600.000 personnes. La question a été longuement discutée avec le nouveau préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, pendant la visite de la commission de coordination. « A aucun moment, nous avons entendu l’évocation d’une diminution de la jauge« , a reconnu Pierre-Olivier Beckers.

Hasard du calendrier : le nouveau groupe « d’optimisation des Jeux« , créé par le CIO pour aider les organisateurs des éditions prochaines à tailler dans le gras, doit se réunir pour la première fois ce jeudi 1er septembre. Op-ti-mi-ser. La nouvelle norme.