— Publié le 19 février 2021

Pour Paris 2024, un partenariat sur courant continu

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La crise sanitaire et le report d’une année des Jeux de Tokyo n’ont pas seulement ralenti la marche du COJO Paris 2024 et bouleversé sa feuille de route. Avec une olympiade réduite à trois ans, les partenaires de l’événement ont dû eux aussi revoir leurs plans. Avec quels effets ? FrancsJeux a interrogé l’un des sponsors de premier rang – la catégorie premium – des Jeux de Paris 2024, le groupe EDF. Les réponses de Pierre Viriot, son directeur de la communication interne et du projet Paris 2024.

FrancsJeux : La crise sanitaire a-t-elle affecté, d’une manière ou d’une autre, l’activation de votre partenariat avec le COJO Paris 2024 ?

Pierre Viriot : La crise sanitaire n’a pas changé notre approche de ce partenariat. Nous avons maintenu certaines opérations, dont le renforcement de notre équipe d’athlètes, la Team EDF. Nous l’avons ouverte à d’autres sports. Elle compte désormais 28 sportifs de haut niveau. Nous avons aussi activé le partenariat en interne, avec la volonté d’impliquer un maximum de salariés. Cette volonté a été concrétisée par la création en novembre dernier d’une Equipe 2024, composée de 24 salariés du groupe, qui seront renouvelés tous les ans. Ils sont associés de façon très directe au projet olympique et paralympique. Pour cette opération, nous avons reçu plus de 250 candidatures. Mais il est évident que le report des Jeux de Tokyo nous a contraints à repousser certaines opérations prévues à l’occasion de cet événement, notamment le sponsoring télévisé.

A quel moment prévoyez-vous de lancer une communication plus grand public ?

Nous venons de le faire très concrètement, cette semaine, avec le lancement de notre application, EDF Sport Energie. Ce lancement était prévu plus tôt, il a été repoussé en raison de la crise sanitaire. Mais les études démontrent aujourd’hui que les gens veulent faire du sport malgré le confinement et les restrictions. Nous avons donc maintenu notre initiative. L’application permet aux gens de gagner des points énergie en pratiquant une activité physique, grâce à un tracker sur leur téléphone. Les points gagnés sont ensuite convertis en euros utilisés par EDF pour soutenir financièrement des causes sociales et environnementales.

Avez-vous mesuré l’impact de votre partenariat avec Paris 2024, depuis l’annonce du contrat en novembre 2019 ?

Notre investissement est conséquent (Paris 2024 ne communique pas les chiffres de son programme de marketing, mais les contrats des partenaires premium sont estimés à un minimum de 100 millions d’euros, ndlr). Nous attendons donc évidemment un retour sur cet investissement. Il est encore tôt pour le mesurer de façon très précise, mais il peut concerner tout à la fois l’image du groupe EDF dans le public et l’engagement des salariés. Sur ce deuxième point, le résultat est déjà positif, notamment via le succès de l’opération Equipe 2024. Les retours médiatiques liés à notre team d’athlètes sont également très bons. Nous attendons maintenant les premiers résultats de l’application lancée cette semaine.

Paris 2024 avait annoncé, lors de la présentation de votre partenariat, qu’EDF allait fournir 100 % des sites olympiques en « électricité renouvelable ». A moins de 4 ans des Jeux, estimez-vous que ce défi pourra-t-il être relevé ?

Il le sera, cela ne fait aucun doute. Nous avons commencé assez récemment, avec l’inauguration du nouveau siège du COJO en Seine-Saint-Denis. Il est alimenté par une électricité renouvelable, un système très innovant, l’énergie étant produite par un parc éolien situé en Normandie. Le dispositif sera étendu aux différents sites de compétition. Mais nous souhaitons aller au-delà de l’engagement pris avec le COJO au moment de la signature du contrat de partenariat. Nous voulons démontrer notre savoir-faire, avec des panneaux photovoltaïques à proximité du village des athlètes, par exemple, ou l’utilisation de l’hydrogène pour alimenter les véhicules. Les Jeux de Paris 2024 peuvent faire la démonstration de toutes les solutions disponibles, y compris les plus innovantes.

Vous êtes très engagés depuis longtemps dans l’univers handisport. Que pensez-vous de la façon dont Paris 2024 aborde actuellement le volet paralympique ?

Il est un peu tôt pour répondre. A ce stade, Paris 2024 affiche une volonté d’insertion, déjà manifestée en phase de candidature. Les Jeux de Tokyo, l’été prochain, devraient permettre d’envoyer des signes forts. A mon sens, la référence en matière de présentation et de visibilité des Jeux paralympiques reste Londres 2012. Paris 2024 doit viser le même objectif. Mais une telle réussite ne repose pas seulement sur le travail du COJO. Elle dépend aussi beaucoup des moyens et de la créativité des diffuseurs.