— Publié le 16 septembre 2020

En Seine-Saint-Denis, Paris 2024 retranche deux et en ajoute autant

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Tony Estanguet le répète sans lassitude depuis ces derniers jours, en réponse à la grogne des élus du département : « La Seine-Saint-Denis est et restera au cœur des Jeux de Paris 2024. » Le président du COJO l’a encore martelé mardi 15 septembre, pendant la réunion du bureau exécutif du comité d’organisation. Au cœur des Jeux, donc, mais avec un rythme de battements qui s’annonce nettement moins soutenu que prévu.

Certes, les membres fondateurs de Paris 2024 n’ont tranché aucun des dossiers en cours, pendant cette réunion de rentrée tenue au siège du COJO. Les décisions quant à la nouvelle carte des sites ne seront pas prises avant l’automne, voire la fin de l’année. Les organisateurs veulent consulter le CIO et les fédérations internationales concernées. Mais il ne fait plus guère de doute que la Seine-Saint-Denis devrait perdre deux de ses sports. Et pas les moindres.

La natation course, initialement prévue à Saint-Denis, dans un bassin temporaire voisin du futur centre aquatique olympique, ne semble plus destinée à rester dans le département. Elle est annoncée à la Paris Défense Arena de Nanterre, dans les Hauts-de-Seine. Le volley-ball, installé dans un premier temps au Bourget, dans une structure également provisoire, changera lui aussi de décor.

En cause, la question budgétaire. La piscine devait coûter 90 millions d’euros. La salle de volley était estimée à 35 millions d’euros. Dans les deux cas, les deux sites auraient été démontés après les Jeux, ne laissant aucun héritage durable à la Seine-Saint-Denis.

Avec ces deux « départs », le département perd gros. Mais les membres fondateurs l’ont acté mardi 15 septembre : le retrait de deux sports sera compensé par l’ajout de deux autres. La fameux « encrage » en Seine-Saint-Denis sera ainsi sauvegardé. Il fait partie de « l’identité » des Jeux de Paris 2024, ont convenu d’une même voix les membres fondateurs.

Le message est clair : la Seine-Saint-Denis ne sera pas sacrifiée sur l’autel de la rigueur budgétaire. Mais il n’est pas certain que les élus du département, dont leur chef de file Stéphane Troussel, le président du Conseil départemental, se réjouissent tous de l’échange à venir.

A défaut de la natation course (plus la finale du water-polo) et du volley-ball, la Seine-Saint-Denis pourrait récupérer l’escalade, prévue place de la Concorde, en plein Paris. Un sport additionnel. Urbain, jeune et tendance, certes, mais à l’impact nettement moindre que la natation course, sport vedette de la première semaine des Jeux. Sur le papier, l’échange semble peu équilibré, mais il serait accompagné de la construction d’un mur permanent. Le département perdrait l’un de ses attraits médiatiques, mais gagnerait un équipement pérenne.

Pour le reste, tout est possible. Parmi les options à l’étude, le déplacement du rugby à 7 depuis son site initial, le stade Jean-Bouin à Paris, vers le Stade de France à Saint-Denis.

L’économie réalisée ? Le chiffre n’a pas été dévoilé. Et il ne le sera pas. Le COJO l’a encore suggéré mardi 15 septembre : il ne donnera aucun « chiffre isolé » sur les réductions des coûts réalisées grâce à sa nouvelle carte des sites. La revue du concept n’est qu’un élément parmi d’autres à la disposition des organisateurs pour gratter 3 à 400 millions d’euros sur leur budget. A coup sûr le principal, mais certainement pas le seul.

Prochain rendez-vous : le conseil d’administration du 30 septembre. Le COJO en profitera pour avancer quelques nouveaux pions, dont les trois sports collectifs – volley-ball, handball et basket-ball – à répartir entre Roland-Garros, le Parc des Expositions et le stade Pierre-Mauroy à Lille. Mais la carte des sites ne devrait pas être finalisée avant le dernier conseil d’administration de l’année, prévu le 17 décembre.