— Publié le 20 mai 2020

Pour les Jeux de Tokyo 2020, un logo qui ne passe pas

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Le coronavirus n’en finit plus de perturber le quotidien des organisateurs des Jeux de Tokyo 2020. Il s’en prend même à l’un de leurs biens les plus précieux : le logo.

Un très sérieux magazine japonais, le Number 1 Shimbun, publié tous les mois par le Club des correspondants étrangers du Japon, a choisi d’illustrer la couverture de son numéro d’avril par une parodie du logo des Jeux de Tokyo. Elle reprend ses couleurs et son design, mais en lui donnant l’allure du COVID-19. Le logo est également utilisé dans la version en ligne du mensuel.

En soi, rien de très méchant. Mais les organisateurs des Jeux de Tokyo 2020 n’ont pas apprécié la démarche. Le porte-parole de Tokyo 2020, Masa Takaya, a expliqué mardi 19 mai lors d’une conférence de presse en ligne que le comité d’organisation avait très formellement demandé au Club des correspondants étrangers du Japon de « retirer » l’image.

« Il est très décevant de voir l’emblème des Jeux déformée et associée au coronavirus, une pandémie qui touche à la vie humaine, à la vie des gens, à l’économie et à toute la société japonaise, a suggéré Masa Takaya. Le dessin utilise clairement le logo des Jeux olympiques. Nous considérons donc qu’il s’agit d’une violation très claire de nos droits d’auteur. Légalement, ils nous appartiennent. »

A ce stade de l’affaire, les négociations entre les deux parties restent « privées », a précisé Masa Takaya. Le porte-parole de Tokyo 2020 a reconnu que le comité d’organisation n’avait pas encore reçu de réponse formelle à sa demande. Faute d’un accord, le différend pourrait rapidement être porté devant les tribunaux. Le comité d’organisation n’a pas écarté la possibilité d’intenter une action en justice afin de faire retirer du marché les exemplaires du magazine.

L’auteur du dessin incriminé est britannique. Andrew Pothecary, un designer originaire de Grande-Bretagne mais désormais installé au Japon, est employé par le magazine Number 1 Shimbun comme directeur artistique du magazine.

Selon plusieurs sources, le choix de la Une aurait alimenté le débat au sein de la rédaction. Andrew Pothecary reconnaît avoir voulu parodier le logo des Jeux de Tokyo 2020, avec l’objectif avoué de traiter sous un angle graphique nouveau l’actualité du report de l’événement olympique et paralympique. Dans le camp opposé, plusieurs autres graphistes du magazine jugeaient que la pandémie de COVID-19 se prêtait assez mal à l’exercice de la parodie.

Le logo officiel des Jeux de Tokyo 2020 a été dévoilé en 2016. Il est l’oeuvre d’un artiste japonais, Asao Tokolo. Il n’en est pas à sa première polémique.

Sa version initiale, imaginée par un autre designer japonais, Kenjiro Sano, a été prestement retirée par les organisateurs quelques mois après sa présentation. Elle était l’objet d’une plainte pour plagiat déposée par un designer belge, Olivier Debie, créateur d’une identité visuelle très similaire pour le Théâtre de Liège.