— Publié le 6 décembre 2019

Gianni Infantino invité au CIO, Sebastian Coe recalé

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Les plus anciens devront s’y résoudre : l’année 2020 verra le CIO opérer un sérieux bouleversement de ses effectifs. Au moins huit nouveaux visages se glisseront sur la photo de famille des membres de l’institution olympique. Parmi eux, trois sont déjà connus. Pour les autres, il faudra attendre les Jeux de Tokyo 2020.

Le CIO en a fait l’annonce en deux temps, jeudi 5 décembre, au dernier jour de la réunion de sa commission exécutive. Trois dirigeants seront proposés comme nouveaux membres lors de la prochaine session, organisée les 9 et 10 janvier 2020, en marge des Jeux de la Jeunesse d’hiver à Lausanne. Sept mois plus tard, les élections à la commission des athlètes, prévues pendant les Jeux de Tokyo 2020, permettront de désigner cinq autres entrants. Trente candidats seront en lice.

Les noms connus, d’abord. L’Italo-Suisse Gianni Infantino, président de la FIFA, l’Américain David Haggerty, président de la Fédération internationale de tennis (ITF), et le Japonais Yasuhiro Yamashita, président du comité national olympique, seront proposés au vote le 10 janvier à Lausanne. Ils seront élus. La seule incertitude concerne le nombre de voix que les uns et les autres sauront recueillir.

Avec l’entrée de Gianni Infantino, la FIFA retrouve au CIO une place abandonnée depuis le départ de Sepp Blatter en 2015. Yasuhiro Yamashita, champion olympique de judo en 1984, en toutes catégories, remplacera Tsunekazu Takeda au sein de l’institution olympique, après lui avoir succédé au comité olympique japonais. David Haggerty, réélu cette année pour un deuxième mandat à la tête de l’ITF, renforce un contingent américain amaigri par le départ de Larry Probst.

Un nom manque à l’appel : Sebastian Coe. Le Britannique, reconduit à l’unanimité en septembre dernier pour un nouveau bail de 4 ans à la présidence de World Athletics (ex IAAF), devra encore patienter. Mais son tour viendra. Rapidement.

Thomas Bach l’a expliqué jeudi 5 décembre en conférence de presse : « Nous voulions qu’il devienne membre du CIO en tant que président de l’un de nos sports olympiques les plus importants. » Le CIO le voulait. Mais un obstacle a empêché la commission d’éthique de proposer son nom : Sebastian Coe préside une société de conseil, CSM, dont les activités dans le mouvement olympique pourraient créer un sérieux conflit d’intérêt.

« Nous sommes en étroite consultation avec lui, nous nous sommes penchés sur le risque de conflit d’intérêts potentiel qu’il pourrait avoir, a précisé Thomas Bach. CSM travaille comme consultante avec diverses organisations et parties prenantes, y compris dans le cadre de partenariats avec le CIO lui-même. Sebastian Coe espère pouvoir régler cette question dans les prochains mois. La porte reste ouverte pour les Jeux de Tokyo. »

Le message est clair. En l’état actuel de ses activités, le Britannique ne peut pas entrer au CIO, où l’IAAF n’est plus représentée par son président depuis le départ de Lamine Diack en 2015. Mais un siège lui sera réservé lors de la session organisée en marge des Jeux de Tokyo 2020, sous réserve qu’il coupe tous les ponts avec son agence de conseil.

Les athlètes, maintenant. Cinq places à la commission des athlètes du CIO seront vacantes au dernier soir des Jeux de Tokyo, dimanche 9 août 2020. Kirsty Coventry (Zimbabwe), Danka Bartekova (Slovaquie), Tony Estanguet (France), et James Tomkins (Australie), tous élus par leurs pairs aux Jeux de Rio 2016, quitteront la maison. Ils seront parvenus au terme de leur mandat de 8 ans. Stefan Holm (Suède), désigné par le CIO pour intégrer la même commission, laissera lui aussi la place.

Pour les remplacer, les candidats ne manquent pas. Le CIO en a communiqué la liste officielle. Elle compte 30 noms. Les postulants sont issus de 30 comités nationaux olympiques. Ils représentent 19 sports d’été différents. Mais, mauvaise surprise, la liste recense seulement 10 femmes, pour un contingent de 20 candidats masculins.

Parmi les plus connus du public, citons les athlètes Mutaz Essa Barshim (saut en hauteur – Qatar), Ekaterini Stefanidi (saut à la perche – Grèce), les nageuses Federica Pellegrini (Italie), Cate Campbell (Australie) et Teresa Alshammar (Suède), le basketteur Pau Gasol (Espagne), le triathlète Alistair Brownlee (Grande-Bretagne). Précision : un seul des « sortants », la Slovaque Danka Bartekova, a choisi de tenter une nouvelle fois sa chance.