— Publié le 13 septembre 2019

Les Jeux mondiaux urbains, l’ivresse d’un cocktail

Événements Focus

Grand bleu à Budapest. Un ciel sans nuage, une température encore très estivale (26° en cette fin de semaine). Tant mieux. Les Jeux mondiaux urbains, premiers du genre, s’ouvrent ce vendredi 13 septembre. Le temps leur sera favorable.

Initié par GAISF (l’Association des fédérations sportives internationales), l’événement se présente comme un patchwork inédit de disciplines, olympiques ou non. Parmi les premières, le basket-ball 3×3, le skateboard, le BMX freestyle. Dans la deuxième catégorie, le parkour et le frisbee. Entre les deux, le breakdance, proposé par le COJO Paris 2024 comme sport additionnel, mais en attente de validation par le CIO. Enfin, deux disciplines moins immédiatement urbaines, présentes en démonstration : le laser run (course à pied et tir au pistolet) et l’aviron indoor.

Sur le papier, le mélange s’annonce improbable. Urbain, certes, mais très hétéroclite. Pas gagné d’avance. Mais les Hongrois, désormais rompus comme personne à l’accueil des grands événements sportifs internationaux, semblent avoir trouvé la recette magique. Ils ont réuni tout le monde en un lieu unique, une ancienne friche industrielle posée comme un oubli le long du Danube.

Le décor peut surprendre. Un bâtiment de briques abandonné, long comme un hangar à avions, où les arbustes poussent sur la toiture au mépris des lois de la nature. En-dessous, un terrain vague où le sable dispute aux mauvaises herbes la possession des lieux. Au total, pas moins de 60.000 m2. Quelques mois plus tôt, les squatteurs y régnaient en toute tranquillité. Ils ont été chassés.

Le résultat ? Urbain, sans le moindre doute. Pendant trois jours, du 13 au 15 septembre, les premiers Jeux mondiaux urbains de l’histoire vont accueillir 300 athlètes, pour l’essentiel les meilleurs du monde dans leur discipline. Les Hongrois ont ajouté un concours de graffitis, une scène de concert, plusieurs terrains d’initiation pour inviter le public à s’essayer au skate, BMX ou basket-ball 3×3.

Raffaele Chiulli, le président de GAISF, croit déjà deviner une formule miracle pour attirer la jeunesse. « Il ne s’agit pas seulement de sport, s’emballe-t-il. Nous proposons un mélange de sport, de musique et d’art. Cela colle parfaitement à notre vision. Si nous voulons que les gens pratiquent une activité sportive en milieu urbain, nous devons ajouter de la musique et du lifestyle. Avec ces Jeux mondiaux urbains, nous faisons un grand pas en avant. »

Tokyo, Barcelone et Los Angeles étaient sur les rangs pour essuyer les plâtres d’un événement censé se tenir tous les deux ans, en années impaires. GAISF avait initialement choisi Los Angeles. Mais Budapest a finalement raflé la mise, au printemps dernier. La capitale hongroise s’est même vue accorder une option pour recevoir également la deuxième édition, prévue en 2021. Au comité d’organisation de décider, avant le mois de mars prochain. Les prochains Jeux mondiaux urbains pourraient être plus longs dans la durée (5 jours au lieu de 3). Le nombre des athlètes passerait sans doute de 300 à 700.

A Budapest, le gouvernement hongrois a mis la main à la poche. « Il est notre principal soutien financier, explique Viktor Molnar, le directeur du comité d’organisation. Grâce à cela, nous pouvons proposer un événement entièrement gratuit pour le public ». La capacité du site a été fixée à un maximum de 15.000 personnes en même temps. Les Hongrois espèrent en attirer au moins 60.000 sur l’ensemble des trois jours de compétition.

Raffaele Chiulli voit déjà loin. « Budapest va mettre la barre très haut et montrer la voie aux futures villes hôtes, suggère le dirigeant italien. Les Jeux mondiaux urbains peuvent servir de vitrine aux fédérations internationales pour présenter leurs nouvelles disciplines. Le BMX freestyle, par exemple, est présent cette année à Budapest, avant de faire ses débuts olympiques l’an prochain aux Jeux de Tokyo. »

Précision, désormais quasi inutile : les Jeux mondiaux urbains 2019 respectent une parfaite parité hommes/femmes. Même nombre d’athlètes, de disciplines et de médailles distribuées. Plus, naturellement, un montant égal de prize money pour les deux sexes. Il se monte à 350.000 dollars pour l’ensemble des disciplines.