— Publié le 13 juin 2019

Pour Paris 2024, un village olympique au régime sec

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Jusqu’où descendront-ils ? A plus de 5 ans des Jeux de Paris 2024, alors que le premier coup de pioche ne sera pas donné avant la prochaine décennie, le village des athlètes est déjà soumis au régime sec.

En phase de candidature, il devait compter 17.000 lits. Au mois de mars dernier, lors de la présentation des premiers appels d’offres, sa capacité était descendue à 15.615 lits. Mercredi 12 juin, au deuxième jour de la visite annuelle de la commission de coordination du CIO, le chiffre a été raboté une nouvelle fois. Le village des athlètes des Jeux de Paris 2024 en est désormais à 14.000 lits.

La raison ? Le coût. Terrorisé à l’idée de se retrouver un jour sans la moindre candidature olympique, le CIO a fait de la réduction des budgets sa priorité des priorités. Et elle tourne à l’obsession.

Pierre-Oliviers Beckers, le président de la commission de coordination, l’a posément expliqué mercredi 12 juin : « Après beaucoup de travail entre le COJO, le CIO et les comités nationaux olympiques, on arrive à la possibilité de diminuer le nombre de lits pour qu’il coûte ce qu’il doit et pas plus. Nous devrions pouvoir terminer, à la satisfaction des comités nationaux olympiques, autour de 14.000 lits. Il s’agit d’un enjeu important dans la maîtrise du budget. »

Moins de lits, donc moins de dépenses. Le CIO se frotte les mains. Reste à savoir comment une réduction de la capacité du village des athlètes peut satisfaire à ce point les comités nationaux olympiques. Mystère.

A en croire le COJO et le CIO, les délégations auraient déjà décidé de renoncer dans certains cas à séjourner au village, prévu en Seine-Saint-Denis, pour privilégier des options plus proches des sites de compétition.

Les participants aux tournois de football, aux épreuves de cyclisme sur piste et de golf à Saint-Quentin en Yvelines, d’équitation à Versailles, d’aviron et de canoë-kayak à Vaires-sur-Marne, ne logeront pas au village des athlètes. Les surfeurs non plus.

La baisse réelle des coûts n’est pas encore connue. Elle est en cours d’évaluation par les équipes du COJO et de la SOLIDEO. Mais Etienne Thobois, le directeur général du comité d’organisation, l’a expliqué : la réduction du nombre de lits va permettre d’offrir d’autres services aux athlètes. Surtout, elle ne mettra pas en péril le sacro-saint héritage post-olympique. Même réduit de 3.000 lits, le village sera toujours transformé en plus de 3.000 logements après les Jeux.

Pierre-Oliviers Beckers s’en félicite déjà. « Ce sera un village qui montre l’exemple du rôle que le mouvement olympique a déjà et veut avoir vis-à-vis de la société », anticipe le dirigeant belge. Le chantier doit débuter au cours des premiers mois de l’année 2021.