Candidatures

Pour les Jeux en 2026, la Suisse s’élance la première

— Publié le 12 avril 2017

Pas le temps de souffler. Au moment où le CIO s’obstine à brouiller les cartes dans la course aux Jeux d’été en 2024, la bataille pour les JO d’hiver en 2026 vient de débuter. Avec un candidat déjà déclaré. En validant officiellement le projet « Sion 2026 », mardi 11 avril, le Parlement du sport suisse a lancé les hostilités. Les autres candidatures pourraient bientôt suivre le mouvement. Le CIO peut respirer, les postulants ne manqueront pas.

Dans les faits, la « validation » du projet olympique par le Parlement du sport n’a rien de décisif. Elle était attendue. Elle ne fait que confirmer la décision du Conseil exécutif de Swiss Olympic, entérinée le 7 mars dernier. Seul en lice, le projet « Sion 2026. La Suisse au cœur des Jeux » peut poursuivre l’aventure. A ce stade du processus, le contraire aurait constitué une très désagréable mauvaise surprise.

 

 

Il n’empêche, l’étape reste importante. Organe suprême du sport suisse, composé des 86 fédérations membres du comité national olympique, le Parlement du sport a fait preuve mardi après-midi d’une belle unanimité (photo ci-dessus). Toutes les mains se sont levées à l’heure du vote. Un consensus finalement peu fréquent dans un pays où les cantons ne parlent pas tous la même langue, à tous les sens du terme. Au passage, le Parlement du sport a également accepté que Swiss Olympic « puise dans ses réserves », selon le communiqué de presse diffusé au terme de l’assemblée générale extraordinaire, « afin de contribuer à hauteur de 8 millions de francs (7,5 millions d’euros) aux coûts de la phase de candidature. »

Pour l’occasion, Swiss Olympic et son président, Jürg Stahl, n’ont pas lésiné sur les moyens. Ils avaient invité à Ittigen une brochettes de champions locaux, dont les skieurs alpins Didier Défago et Loïc Meillard, la spécialiste de skicross Fanny Smith, la championne de freestyle Virginie Faivre. Le premier du lot, champion olympique de descente en 2010, a donné le ton: « Les Jeux auraient un impact important sur des aspects très variés de la société, mais ils contribueraient surtout à revitaliser le sport en Suisse, en particulier les disciplines d’hiver. »

Pour Jürg Stahl, le président de Swiss Olympic, le message est clair: « Il montre que les fondations du projet Sion 2026 sont solides alors que nous entrons dans l’étape suivante du projet, qui consiste en premier lieu à obtenir le soutien fédéral. Nous sommes heureux de pouvoir compter sur les athlètes. C’est également grâce à eux que nous pourrons continuer à expliquer à la population suisse pourquoi nous pensons que des Jeux en Suisse sont une grande idée. »

Une étape est passée, sans mauvaise surprise, mais la route reste longue avant de déposer un dossier de candidature en bonne et due forme au siège du CIO, pourtant tout proche. La suite? Mettre en place une planification détaillée permettant de soumettre le projet aux instances fédérales à l’automne 2017, afin de démarrer le processus de validation budgétaire. Une collaboration avec un groupe de travail interdépartemental fédéral est déjà en cours. Parallèlement, les travaux de préparation de la campagne de candidature internationale peuvent débuter. La date du dépôt officiel de la candidature auprès du CIO n’est pas encore confirmée, mais elle devrait se situer en début d’année 2018.

Avec ses 33.000 habitants, Sion pourrait entrer dans l’histoire comme la deuxième plus petite ville à accueillir les Jeux d’hiver, après Lillehammer en 1994. Chef-lieu du canton du Valais, elle avait laissé échapper la victoire dans la course aux Jeux de 2006, battue par les Italiens de Turin. Cette fois, son projet se veut résolument rassembleur et fédéral. Il s’étend jusqu’à Lausanne, Berne, Fribourg et Saint-Moritz.