— Publié le 29 décembre 2015

Rio de Janeiro, une ville sous haute surveillance

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Le temps ne s’arrête pas au Brésil. Tant pis? Tant mieux? C’est selon. En ce mardi 29 décembre 2015, le compte-à-rebours olympique incrusté sur la page d’accueil du site officiel des Jeux de 2016 affiche J – 220 jours avant l’ouverture des JO d’été à Rio de Janeiro. Encore le temps des promesses pour les organisateurs brésiliens.

George Hilton, le ministre brésilien des Sports, ne s’en prive pas. Interrogé par le Figaro, il roule volontiers des mécaniques à la question de l’état d’avancement des travaux sur les futurs sites olympiques. « Nous avons un plan d’action qui correspond à tout ce qui était planifié, explique-t-il. A l’heure où je vous parle, de 70 à 90 % des travaux sont déjà effectués. Il y a des sites qui sont déjà terminés, avant même la date prévue. » Trop fort. Longtemps montrés du doigt comme les mauvais élèves de la planification, les Brésiliens seraient en réalité les champions de la ponctualité. A voir.

Wilson Trezza, le chef des services secrets brésiliens, se laisse lui aussi aller à un certain triomphalisme. Interrogé par l’AFP sur les mesures prises par le pays pour lutter contre les menaces terroristes, il ne craint pas les superlatifs. « Nous travaillons en permanence comme si la menace était imminente, assure-t-il. Rio sera la ville la plus sûre du monde pendant les Jeux. »

A la période des Jeux, en août 2016, le Brésil déploiera en ville et dans ses environs proches une force de sécurité de 85.000 hommes. L’opération sera réalisée en coordination avec 80 pays. Du jamais vu.

Il n’empêche, un réseau a été récemment démantelé au Brésil, après huit mois d’enquête. Il avait permis à 72 Syriens d’obtenir des documents officiels brésiliens en falsifiant les registres de l’administration entre 2012 et 2014.

Reste la question cruciale: Rio de Janeiro et sa population profiteront-ils des Jeux, ce fameux « héritage » devenu décisif pour la CIO?

 

Pour Lamartine Pereira da Costa, un expert des questions urbaines interrogé par l’AFP, la réponse ne fait pas le moindre doute. Et elle est positive. « Les choses ici fonctionnent si mal que cela ne pourra pas être pire. Par exemple, le pourcentage de la population qui utilise les transports en commun passera de 38% à 66% après les JO. Ce sera la grande conquête de Rio », suggère ce chercheur à l’Université de Rio. Pas mal. Mais la ville et le pays en attendent sans doute un peu plus.