— Publié le 24 août 2015

A Rio, menace de gros temps sur les régates de voile

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Coup dur pour les organisateurs des Jeux de Rio en 2016. A moins de douze mois de l’ouverture, alors que les épreuves pré-olympiques se succèdent à un bon rythme dans la future ville olympique, une nouvelle menace de gros temps s’annonce au-dessus de leurs têtes. La Fédération internationale de voile (ISAF) a fait savoir, par la voix de son directeur exécutif, Peter Sowrey, que les régates des prochains JO pourraient être déplacées si la qualité de l’eau dans la baie de Guanabara ne s’améliorait pas très nettement au cours des prochains mois.

La menace est sérieuse. Elle intervient au terme des épreuves pré-olympiques de voile, les deuxièmes organisées sur le site des prochains Jeux. Peter Sowrey l’a expliqué sans nuance: « Nous déplacerons les régates à l’extérieur de la baie si l’eau n’atteint pas un niveau de qualité satisfaisant. » Une hypothèse qui se traduirait par l’organisation de l’ensemble des courses des prochains Jeux en plein océan, une perspective peu flatteuse pour les organisateurs. Et peu favorables aux compétiteurs, aux diffuseurs de l’événement et aux spectateurs. A Rio, le site de la voile, la baie de Guanabara, offre en effet des conditions a priori uniques, en pleine ville, dans un cadre somptueux, faciles à suivre depuis la terre ferme.

La polémique sur la qualité de l’eau dans la baie n’a cessé d’enfler depuis plusieurs semaines. L’agence Associated Press a assuré, études à l’appui, que les compétiteurs des épreuves de voile, triathlon, aviron, canoë-kayak et natation en eau libre courraient un risque réel d’infection s’ils buvaient l’équivalent de deux cuillères à café du liquide. Une thèse réfutée par de nombreux experts et balayée par certains officiels. Jean-Christophe Rolland, le président de la Fédération internationale d’aviron, a assuré dans FrancsJeux, en début de mois, que le site olympique de Rio présentait de conditions comparables à celui de nombreuses compétitions, sans danger avéré pour les rameurs. Quant à Nawal el Moutawakel, la président de la commission de coordination du CIO pour les Jeux de 2016, elle a répété que les organisateurs brésiliens avaient toute sa confiance sur ce dossier. La Marocaine a même promis de se baigner dans la baie pour prouver, s’il le fallait, qu’elle ne craignait aucun incident pendant les Jeux.

Il n’empêche, l’ISAF monte le ton. Peter Sowrey relève que l’un des parcours des régates pré-olympiques a dû être fermé, les détritus étant tellement nombreux à flotter à la surface qu’ils menaçaient le déroulement des courses. Il assure également que la Fédération internationale de voile n’a jamais obtenu les données quotidiennes sur la qualité de l’eau qu’elle réclamait aux organisateurs. « En tant que fédération, nous ne sommes pas satisfaits de la situation », dit-il. Pourtant, les pluies ont été très peu abondantes sur Rio au cours des dernières semaines, une sécheresse a priori susceptible de réduire le niveau de pollution de la baie.

Selon les organisateurs brésiliens, l’ISAF devrait confirmer dans les semaines à venir les parcours qui seront utilisés l’an prochain pendant les Jeux. Trois d’entre eux se situent à l’intérieur de la baie, les trois autres ont été tracés à l’extérieur, dans l’océan.

Les régates pré-olympiques de voile ont pris fin samedi 22 août à Rio de Janeiro. Elles ont été marquées par la participation d’athlètes venus de 50 nations. Dix-neuf d’entre elles ont remporté au moins une médaille. En tête du bilan, l’équipe de France, repartie du Brésil avec 5 médailles en poche.