Candidatures

Pour 2024, le CIO rebat les cartes

— Publié le 2 août 2015

Les villes candidates aux Jeux d’été en 2024 devront s’y faire. A six semaines du dépôt des candidatures, le CIO a modifié les règles de la course. Mais il faudra aux postulants patienter encore un peu avant d’en connaître tous les détails.

Christophe Dubi, le directeur des Jeux olympiques au sein de l’institution olympique, l’a expliqué dimanche 2 août, au troisième jour de la 128ème session du CIO: les villes ayant déposé un dossier avant le 15 septembre 2015 seront quasi assurées d’aller au bout du processus de candidature. Elles n’auront plus, comme dans le passé, à passer le « cut » pour devenir officiellement candidates à l’organisation des Jeux. La première phase du processus, au cours de laquelle elles étaient seulement « requérantes », n’existe plus. Désormais, les partants verront tous la ligne d’arrivée, sauf « circonstances exceptionnelles ». Une forme de révolution dans l’univers olympique.

La raison? L’Agenda 2020. En prônant une plus grande souplesse, dans le processus de candidature aussi bien que dans les projets proposés, ce vaste plan de réformes adopté en décembre dernier par le CIO permet plus ou moins aux villes candidates d’envisager toutes sortes de dispositifs. A chacun, désormais, d’imaginer son plan olympique sans se croire obligé de coller aux exigences du CIO. « Avec une telle souplesse, il n’y aura plus de grille de classement, explique Christophe Dubi. Nous ne pourrons plus décider, à une date donnée, qu’une candidature répond à notre cahier des charges et qu’elle peut donc continuer jusqu’au bout. »

Aux deux phases du processus, celle dite de « requérance », puis celle de candidature, le CIO a substitué une procédure en trois temps. La première verra le CIO et les villes candidates plancher sur la vision des Jeux, leur concept et leur héritage. Elle durera du 15 septembre 2015 au mois de mai 2016. La deuxième, entre mai et décembre 2016, sera consacrée à la gouvernance du projet, son financement et ses garanties. Enfin, la dernière phase (décembre 2016 à septembre 2017), la plus opérationnelle, sera dédiée à la mise en place du dispositif.

A chacune de ces trois étapes, les villes candidates auront l’opportunité d’échanger avec le CIO sur leurs idées, leurs questions et leurs ambitions. « Nous pourrons les conseiller, partager leur point de vue, avancer avec elles », explique Christophe Dubi. Une forme d’accompagnement des équipes de candidature censée les amener en forme optimale le jour du vote, prévu en septembre à Lima, au Pérou.

Les règles changent. Leurs conséquences sont nombreuses. La première: les villes en course pourront toutes se déclarer candidates au lendemain du dépôt des dossiers, soit le 16 septembre 2015. Elles auront le droit, dès cet instant, d’utiliser les anneaux olympiques dans leur communication. Un petit plus qui pourrait les aider dans leur effort de mobilisation et même, qui sait, dans leur recherche de partenaires économiques. Pas question, pour autant, de brûler toutes les étapes: leur promotion internationale ne pourra pas débuter avant le début de la troisième et dernière phase, en janvier 2017. « Nous tenons à garder un oeil sur leurs dépenses », précise Christophe Dubi.

Autre effet: la visite de la commission d’évaluation dans les villes candidates sera réduite dans sa durée. « Mais les membres du CIO auront sans doute à leur disposition, en plus du document technique, des éléments visuels leur permettant de mieux découvrir les villes », insiste Christophe Dubi.

Avec un potentiel de six, voire sept, candidatures pour les Jeux de 2024, le jour de l’élection s’annonce chargé pour les votants, et terriblement complexe pour les postulants. Comment sortir du lot au moment de l’exercice, parfois décisif, de la présentation? Quelle stratégie adopter dans l’inévitable report des votes, tour après tour, tout au long du scrutin? « La perspective de voir un grand nombre de villes le jour du vote n’est pas pour nous déplaire, suggère Christophe Dubi. Le moment des présentations est toujours très excitant. » Certes. Mais il n’est pas exclu, avec une telle bataille, de voir la future ville olympique recueillir seulement une quinzaine de voix au 1er tour du scrutin.