— Publié le 30 avril 2015

A Bakou, l’Europe va découvrir la I-Zone

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Aux Jeux Européens, au mois de juin 2015 à Bakou, les journalistes accrédités pourraient bien se retrouver un peu perdus, ou au moins en manque de repères, au moment de réaliser leurs premières interviews. A l’initiative de Jayne Pearce, consultante sur les opérations médias pour le comité d’organisation, l’événement continental va innover en remplaçant la traditionnelle zone mixte par un concept inédit. Son nom: I-zone.

Sur le principe, cette « I-zone » se distingue peu d’une zone mixte classique. Elle restera le lieu de rencontre entre les médias et les athlètes, une fois la compétition terminée. Un espace incontournable, et le plus souvent unique, pour réaliser des interviews, écrites ou audiovisuelles, sur le site même de l’épreuve.

Dans les faits, le concept proposé par les Jeux Européens de Bakou 2015 se révèle très novateur et, avouons-le, plutôt bien pensé. Au moins sur le papier. A la différence d’une zone mixte classique, où compétiteurs et journalistes sont séparés par une balustrade, les uns cantonnés d’un côté, les autres massés de l’autre, la I-zone est conçue comme une sorte de salon de discussion. A l’intérieur, pas la moindre barrière de séparation, mais un espace ouvert où seront installés ici et là des bancs où s’asseoir pour réaliser une interview.

Les avantages? Nombreux. En premier lieu, la possibilité de discuter en tête à tête avec un athlète, assis, en prenant le temps de l’échange. La perspective, également, de pouvoir s’isoler avec un compétiteur, à l’écart du bruit. L’opportunité, enfin, de bénéficier de conditions d’écoute plus confortables qu’en zone mixte, où il est souvent difficile de comprendre les réponses des participants.

Précision: il sera possible aux reporters présents sur un site de demander aux équipes médias des Jeux Européens de faire venir en I-zone un ou plusieurs athlètes spécifiques. Les autres, non sollicités, n’auront pas l’obligation d’y passer. Un moyen a priori judicieux d’éviter un inutile encombrement des lieux. Il sera également possible de réaliser des interviews vidéo en I-zone, y compris pour des médias non détenteurs des droits des Jeux Européens.

Jayne Pearce l’explique, les Jeux Européens de Bakou constitueront une forme de « test à taille réelle » pour un concept qui pourrait, par la suite, être utilisé sur d’autres grandes compétitions internationales. « Le nombre de journalistes accrédités pour Bakou 2015 (environ 1300), et la nature même de l’événement, permettent cette innovation, explique la consultante britannique, ancienne chef de presse des Jeux de Londres en 2012. Nous n’aurons ni Michael Phelps ni Usain Bolt. Un tel contexte nous offre une belle opportunité de bousculer les habitudes et offrir aux journalistes des conditions de travail plus confortables. » Une I-zone a été expérimenté, en configuration réelle, lors de la Coupe du Monde de gymnastique organisée à Bakou en mars dernier (notre photo). Un essai jugé concluant.

Autre nouveauté: l’absence d’un centre de presse principal et des traditionnelles conférences de presse des médaillés. « Les journalistes peuvent désormais travailler d’un peu partout, grâce au réseau wifi (gratuit) dans tous les sites, explique Jayne Pearce. Chacun des sites de compétition sera équipé d’un centre de presse. Et nous en avons également prévu un au village des médias. » Quant aux conférences de presse des médaillés, souvent trop formelles et rigides pour s’avérer intéressantes, leur suppression devrait permettre aux athlètes de rester plus longtemps en I-zone.