Candidatures

Pékin et Almaty ont tout compris… pour l’instant

— Publié le 7 janvier 2015

C’est fait. Pékin et Almaty ont remis, mardi 6 janvier, leur dossier respectif de candidature aux Jeux d’hiver de 2022. Les deux seules villes en lice pour l’organisation de la quinzaine olympique se sont succédées au siège du CIO, à Lausanne. Une étape plus symbolique que décisive, que les deux équipes avaient choisie de passer avec une journée d’avance sur la date limite, fixée au 7 janvier 2015.

Pour la petite histoire, la délégation chinoise a déposé son document la première, à 11 h 00. Elle était composée d’une vingtaine de personnes et conduite par Liu Peng, le président du comité olympique chinois, et Wang Anshun, le patron du comité de candidature. Les deux hommes ont confié leur dossier à Christophe Dubi, le directeur des sports du CIO.

La petite troupe d’Almaty, moins rompue à l’exercice, l’a suivie en début d’après-midi. Une délégation kazakhe plus réduite, composée de seulement cinq représentants et conduite par Zauresh Amanzhilova, la maire adjointe d’Almaty, et Timur Dossymbetov, le secrétaire général du comité national olympique du Kazakhstan.

Les deux délégations a eu droit à une réunion d’une trentaine de minutes dans la salle Coubertin, avec des membres de la direction du CIO. Elles ont également été reçues par Thomas Bach, le président de l’institution olympique. Le dirigeant allemand leur a chaudement recommandé de s’inspirer dans leurs derniers mois de campagne des résolutions de l’Agenda 2020, voté en décembre dernier par la 127ème session du CIO à Monaco. En clair, de faire raisonnable, responsable et le moins grandiloquent possible. A l’opposé de l’option choisie par les Russes pour Sotchi 2014.

En bons élèves, Chinois et Kazakhs ont opiné du bonnet et juré leurs grands dieux avoir reçu le message cinq sur cinq. « Nous avons remis un dossier de candidature qui incarne les recommandations du CIO et celles du président (Thomas) Bach inclues dans l’Agenda 2020 », a déclaré Wang Anshun, cité par l’AFP. « Nous allons suivre les recommandations de l’Agenda 2020 », a renchéri Liu Peng, convaincu que la candidature chinoise réalisera « un travail encore meilleur en suivant ces recommandations ».

Même politesse retenue dans le camp d’Almaty. Zauresh Amanzhilova a assuré, une main sur le cœur, que « plusieurs recommandations de l’Agenda 2020 avaient déjà été prises en considération dans l’élaboration du concept olympique d’Almaty 2022. » Puis elle a juré, avec la même ferveur, que le « dossier de candidature cadrait parfaitement avec la nouvelle philosophie du CIO. » Egalité parfaite, donc.

La suite des opérations s’annonce un peu plus corsée pour les deux villes. Première étape: un chèque de 500.000 dollars à verser au CIO, avant le 31 janvier 2015, pour couvrir les frais liés au processus d’évaluation et d’étude des dossiers. Pas donné. Mais Thomas Bach l’a promis aux deux postulants: le vainqueur ne regrettera pas sa dépense. Il devrait en effet percevoir de la part du CIO une contribution financière estimée aujourd’hui à 880 millions de dollars. Pas mal.

Deuxième temps fort: la visite de la commission d’évaluation du CIO, programmée du 14 au 18 février à Almaty, puis du 24 au 28 mars à Pékin. Elle sera conduite par un habitué des lieux, le Russe Alexander Zhukov, flanqué de deux adjoints experts, Christophe Dubi et Jacqueline Barrett. Les deux villes candidates présenteront ensuite dans le détail leur projet lors du briefing des membres du CIO, les 9 et 10 juin à Lausanne. Un briefing qui sera précédé par la publication par le CIO du rapport de la commission d’évaluation.

Au dernier pointage, Pékin serait favori. Mais Almaty conserverait toutes ses chances. Autant dire que rien n’est fait.