— Publié le 19 décembre 2013

Le vélodrome que le cyclisme français attendait

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C’est fait. Enfin. Le cyclisme sur piste, éternel pourvoyeur de médailles olympiques et mondiales du sport français, possède désormais un terrain de jeu à sa mesure. Le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines a été présenté pour la première fois, jeudi 19 décembre, aux champions français et à la presse.

Cette merveille du genre figurait dans le dossier de candidature de Paris pour les Jeux de 2012. Au lendemain de la défaite face à Londres, les pouvoirs publics avaient assuré, une main sur le coeur, que les sites prévus pour les Jeux seraient malgré tout construits. Une promesse qui concernait le vélodrome, le centre aquatique d’Aubervilliers et le bassin d’aviron et de canoë-kayak de Vaires-sur-Marne. A ce jour, seul le premier est devenu réalité. Les deux autres ont des allures de serpent de mer.

L’anneau en pin de 250 mètres, serti dans une enceinte très lumineuse, est appelé à servir d’outil de travail aux pistards français, jusqu’à présent limités à la piste de 166 mètres de l’Insep. Il est la pièce-maîtresse du centre national du cyclisme avec, à proximité immédiate, une piste de BMX au format olympique et le siège de la Fédération française de cyclisme (FFC), situé auparavant à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis).

Pour mémoire, le dernier vélodrome couvert spécifique aux dimensions olympiques en région parisienne, le légendaire Vel d’Hiv’, avait été détruit en 1959. David Lappartient, le président de la FFC (et également de l’Union européenne cyclisme), l’a raconté en présentant les lieux: « A son époque, Daniel Morelon (triple champion olympique en 1968 et 1972) l’avait réclamé au Général de Gaulle. »

Yves Mâcheboeuf, vice-président de la communauté d’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines, explique: « C’était un mariage à trois, entre les collectivités, Vélopolis (société d’exploitation du vélodrome national) et la Fédération. Après le cahier des charges et la réalisation, nous en sommes au troisième stade, la gestion qui va démarrer. On pourra dire le pari complètement réussi après un ou deux ans d’expérience ».

Pour David Lappartient, l’objectif est clair: profiter de cet outil pour redevenir la « première nation mondiale sur la piste. » Une ambition qui n’a pas semblé faire trembler les pistards, très impressionnés par la qualité de l’équipement. « La piste est très large, un mètre de plus par rapport aux autres, et ça change beaucoup de choses, s’enthousiasme François Pervis, le nouveau recordman du monde du kilomètre. A l’entraînement, on va aller plus vite, on peut gagner 1 ou 2 km/h à chaque sprint ». Même son de cloche chez Grégory Baugé: « C’est fluide, ça roule très bien. On va pouvoir prendre plus de plaisir… et de vitesse ».