Candidatures

Paris contre Londres, acte II

— Publié le 7 octobre 2013

L’histoire se répétera-t-elle ? Paris affronte Londres, ce lundi à Cleveland aux Etats-Unis, pour l’organisation d’un événement sportif mondial. Comme huit ans plus tôt, lorsque les deux capitales européennes s’étaient affrontées dans la course aux Jeux Olympiques d’été de 2012. Paris est favorite, comme la fois précédente. Et, comme en 2005, son équipe de candidature a fait appel à un bataillon de personnalités politiques pour le « grand oral », dont Valérie Fourneyron, la ministre des Sports, et Francis Parny, le vice-président de la région Ile-de-France chargé des Sports.

Mais la comparaison s’arrête là. A Cleveland, ce lundi 7 octobre, Londres et Paris ne se disputent les Jeux d’été, mais les Gay Games 2018, une compétition multisport qui rassemble, tous les quatre ans, environ 15.000 participants de toutes orientations sexuelles. La France ne les a jamais accueillis, depuis leur première édition en 1982. L’Angleterre non plus. Précision: une troisième ville est en course, Limerick, en Irlande, mais ses chances sont annoncées réduites.

Signe des temps: la candidature parisienne a fait le plein de soutiens, dans les rangs politiques et sportifs, mais aussi culturels et économiques. Citons, en vrac, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, l’ancienne athlète Laura Flessel, marraine du projet, le couturier Jean-Paul Gaultier, parrain de la candidature, ou encore Pierre Bergé, président d’honneur de Paris 2018. Le CNOSF s’est également rangé en bon ordre derrière le comité de candidature, co-présidé par Chris Fanuel et Michel Geffroy, de même qu’une vingtaine de fédérations sportives.

En revanche, le nouveau Comité français du sport international (CFSI), dont la mission est de promouvoir et accompagner les candidatures françaises à l’organisation de grands événements, traîne un peu les pieds. Selon l’AFP, son président Bernard Lapasset aurait appelé Valérie Fourneyron à un peu de sérieux lorsqu’elle lui a demandé le secours de son instance pour appuyer le dossier parisien pour les Gay Games en 2018.

Le CIO lui-même observe cette manifestation, imaginée et créée par un ancien décathlonien, Tom Waddel avec une forme d’indifférence. A Lausanne, siège de l’institution olympique, on estime que les Gay Games tiennent plus d’un événement militant que d’une réelle compétition sportive. Le niveau des performances, y est très aléatoire, voire anecdotique, et la participation se fait par inscription, sans modalités précises de sélection.

Il n’empêche, une victoire de Paris constituerait une forme de revanche. Elle enclencherait également une spirale positive, à l’heure où la France hésite à se lancer dans la course aux Jeux olympiques.

L’annonce de la décision est attendue vers 23 heures en France.