Candidatures

Tokyo, la voie de la sagesse

— Publié le 7 septembre 2013

Une événement de taille s’est produit, samedi en fin d’après-midi à Buenos Aires. Un favori a décroché le pompon dans la course à l’organisation des Jeux olympiques d’été. L’honneur en revient à Tokyo, capitale du Japon. Le dossier asiatique menait la danse. Selon certaines sources proches de l’organisation olympique, il était en tête depuis douze mois, peut-être plus. Le CIO l’a choisi, au 2ème tour de scrutin, le préférant à Istanbul par une large majorité (60 voix contre 36). Preuve que le statut de favori ne se révèle plus une malédiction dans l’univers du CIO, comme il était permis de le penser avec les défaites de Paris pour les Jeux de 2012, puis de Chicago pour ceux de 2016.
La victoire de Tokyo est donc tout sauf une surprise. Mais elle est intervenue au terme d’une journée mouvementée à Buenos Aires. Au premier tour de scrutin, Tokyo a viré en tête, mais le CIO a découvert en comptant les votes que les deux autres candidates, Istanbul et Madrid, avaient recueilli le même nombre de voix. Une deuxième scrutin a été organisé, pour départager les deux rivales européennes. Il a été fatal à Madrid, Istanbul assurant 49 voix sur les 94 suffrages exprimés. La capitale espagnole a quitté le terrain avant la lutte à deux. Elle concourrait pour la troisième fois consécutive. Et croyait bien, cette fois, tenir le bon bout, convaincue que son option de Jeux « low cost » séduirait un CIO préoccupée par le gigantisme de l’événement.
Tokyo ou Istanbul? Istanbul ou Tokyo? A la vision de Jeux olympiques et paralympiques sur un nouveau territoire, la Turquie, partagés entre l’Europe et l’Asie, le CIO a préféré une option plus classique, voire traditionnelle. ‘Le Jeux les plus sûrs », répétaient les Japonais depuis des semaines. Une approche qui s’est avérée gagnante.
Tokyo recevra les Jeux de la 32ème olympiade, 56 ans après les avoir organisés pour la première fois. Dans l’intervalle, le Japon avait reçu deux fois les Jeux d’hiver, en 1972 à Sapporo, puis en 1998 à Nagano. Comme en 1964, le « cadeau » fait par le CIO à la capitale asiatique a des allures de message d’espoir pour le Japon. En 1964, les Jeux avaient aidé le pays à se relever de la Seconde guerre mondiale. Cette fois, ils pourraient contribuer à tourner la page de Fukushima, la plus terrible catastrophe naturelle qu’ait connue l’archipel.
Les Jeux de 2020 seront « dans de bonnes mains », avait assuré Shinzo Abe, le Premier ministre japonais, lors de son discours de présentation, quelques heures avant le vote. Ses sites seront regroupés en deux zones, à une distance maximale de 8 km du village olympique. Son réseau de transports, ses équipements technologiques, la passion du public pour le sport et la solidité de l’économie japonaise n’inspirent aucune inquiétude. Le CIO a choisi la voie de la sagesse.