Candidatures

Ng Ser Miang vote pour Paris

— Publié le 15 mai 2013

Et de deux. Après Thomas Bach, Ng Ser Miang se glissera demain, jeudi 16 mai, sur la ligne de départ des candidats à la succession de Jacques Rogge à la tête du CIO. A l’image de l’Allemand, le natif de Chine aujourd’hui citoyen de Singapour n’avait jamais caché son intention de briguer la présidence de l’institution olympique. Il y travaille depuis longtemps. Et semble, sur le papier, au moins aussi bien armé que son rival européen.

A 64 ans, Ng Ser Miang possède le parfait pedigree. Ancien athlète de haut niveau, spécialiste de la voile dans les années 60, il a siégé pendant quatre ans, entre 1994 et 1998, comme vice-président de la Fédération internationale de voile. Un tremplin dont l’Asiatique s’est servi pour atteindre le CIO. Intronisé en 1998, il en est devenu vice-président en 2009. A Lausanne, Ng Ser Miang a usé ses fonds de costume sur tous les fauteuils importants : commission des finances et de l’audit, commission d’évaluation des Jeux de 2012 et de coordination de ceux de Pékin et de Londres.

Surtout, le dirigeant de Singapour a porté sur ses épaules, avec un évident brio, l’organisation des premiers Jeux olympiques de la Jeunesse en 2010, sur ses propres terres. Un évènement imaginé, voulu et poussé par Jacques Rogge lui-même. Depuis, les deux hommes entretiendraient une relation d’amitié, de confiance et de respect mutuel. Une façon de suggérer que le Belge pourrait constituer pour Ng Ser Miang un soutien de poids.

Ancien parlementaire, actuel ambassadeur de Singapour en Norvège (après l’avoir été pendant douze ans en Hongrie), Ng Ser Miang s’est révélé un redoutable homme d’affaires. Il a fait ses armes dans les transports publics, en dirigeant la compagnie nationale de bus. Il préside aujourd’hui la plus importante chaîne de supermarché de Singapour.

Rien à dire, donc, la copie est parfaite. Mais l’Asiatique ne néglige aucun détail. L’annonce de sa candidature pour la présidence du CIO, Ng Ser Miang la fera jeudi matin dans un amphithéâtre de la Sorbonne, au cœur de Paris. Anecdotique ? Sûrement pas. En choisissant un lieu aussi éloigné de ses bases, l’Asiatique abat une double carte. Il donne à son geste une portée historique, en le situant dans la même salle universitaire où le Baron Pierre de Coubertin a prononcé la création des Jeux modernes, plus d’un siècle en arrière. A l’heure où le CIO semble parfois oublier le passé, jusqu’à proposer l’exclusion de la lutte, l’un de ses sports les plus anciens, l’idée pourrait séduire.

De plus, Ng Ser Miang espère en « votant » pour Paris s’attirer les voix francophones. Le dirigeant de Singapour ne parle pas français, mais il explique s’y être attelé avec sérieux, en prenant des leçons en accéléré. Sa démarche se veut symbolique, rien de plus. Mais elle démontre le retour en force de l’influence francophone dans le mouvement sportif international.