— Publié le 1 octobre 2014

« Les Jeux olympiques, nous y pensons forcément »

Institutions Focus

Jeune et déjà ambitieux. Avec seulement une vingtaine d’années d’existence, le parkour se prend à rêver d’un avenir olympique. Discipline aux origines et à la pratiques urbaines, il consiste à aller d’un point A à un point B le plus rapidement possible en effectuant des mouvements gracieux. Ses dirigeants ont créé en août dernier le Mouvement international du parkour, freerunning et l’art du déplacement, première organisation structurée de la discipline. Avec une idée fixe: la reconnaissance des institutions sportives planétaires, CIO en tête. Charles Perrière, l’un des fondateurs du parkour, en a expliqué à FrancsJeux l’ambition et les perspectives.

FrancsJeux: Que représente aujourd’hui le parkour sur la carte du monde sportif?

Charles Perrière: Notre sport est encore très jeune, sa naissance remonte à une vingtaine d’années. Mais il est déjà universel. Recenser le nombre de pratiquants dans le monde, actuellement, n’est pas possible, car nous venons seulement de créer le Mouvement international. Mais nous savons que le parkour et ses deux autres disciplines, le freerunning et l’art du déplacement, comptent des adeptes dans 172 pays. Ils sont pratiqués en Europe, mais également aux Etats-Unis, en Iran, en Afghanistan…

Avec quels objectifs avez-vous créé en août dernier le Mouvement international, sorte de fédération internationale du parkour?

Les choses sont allées très vite depuis les années 90 et l’apparition du parkour. Avec David Belle, le président du Mouvement international, Mark Cooper, un ancien du CIO, et quelques autres, nous avons senti qu’il était de notre responsabilité de structurer notre discipline et de lui donner un cadre plus organisé. Pour franchir une nouvelle étape, nous avons besoin d’être reconnus, à la fois sur le plan national et international. En Angleterre, par exemple, le parkour a obtenu après seulement 5 ans d’existence la reconnaissance des autorités sportives. En France, nous n’en sommes pas encore là, ce qui nous prive de subventions.

Avez-vous déjà approché le CIO?

Oui. Nous avons pu rencontrer des membres du CIO au cours de l’été dernier, à Lausanne. Nous avons besoin qu’ils nous reconnaissent, afin de poursuivre notre développement et de prendre encore plus d’ampleur sur le plan mondial. L’accueil du CIO a été très positif. Nous savons qu’il mène actuellement des études sur les sports émergents, dans le but de modifier un jour prochain le programme olympique. Le parkour fait partie des possibilités.

Vous vous imaginez un avenir olympique?

Il est prématuré de se voir aux Jeux olympiques, mais nous y pensons, à moyen ou long terme. Nous travaillons dans ce sens.

Quels sont les atouts du parkour pour intégrer peut-être, un jour, les Jeux olympiques?

La discipline est universelle. Elle nécessite un minimum de matériel: une paire de baskets et un jogging suffisent pour commencer à s’amuser. Et elle utilise l’environnement. La rue est son terrain de jeu. Mais le parkour dépasse le cadre du sport, il est aussi un moyen de développement personnel et un outil de cohésion sociale. Nous sommes très attentifs à conserver intacts ces deux aspects de la pratique: la compétition d’un côté, la dimension sociale de l’autre.

Quelles seront les prochaines étapes du développement du parkour?

La rassemblement de la communauté du parkour au sein d’une même entité, le Mouvement international, et sa reconnaissance par les autorités nationales et internationales.