Candidatures

Pour les Jeux, le CIO ouvre la porte aux candidatures multiples

— Publié le 23 mai 2019

« À présent, nous nous attachons à faire évoluer cette révolution. » L’expression est de Thomas Bach. Evolution, révolution… Le président du CIO joue volontiers avec les mots pour évoquer l’un de ses chevaux de bataille : la réforme du processus de candidature aux Jeux olympiques.

Amorcée avec l’Agenda 2020, elle a donné un sérieux coup d’accélérateur, mercredi 22 mai, à l’occasion de la réunion à Lausanne de la commission exécutive du CIO. Ses membres ont entendu le premier rapport d’un groupe de travail de cinq personnes, formé en mars dernier pour proposer des solutions à la pénurie actuelle de candidatures.

Le groupe en question est présidé par John Coates. Un choix étrange, puisque l’Australien est directement impliqué dans une possible future candidature, portée par le Queensland pour les Jeux d’été en 2032. Pour le reste, il est composé de la Slovaque Danka Bartekova, la Chinoise Lingwei Li, la Burundaise Lydia Nsekera, et l’Argentin Gerardo Werthein.

Le résultat de leurs travaux tient en six propositions. Certaines ne semblent pas de nature à modifier en profondeur le cours de l’histoire. Fidèle à son habitude, le CIO veut créer deux nouvelles commissions, « en lieu et place de la commission d’évaluation, chargées de superviser l’intérêt pour les Jeux olympiques et les Jeux olympiques de la Jeunesse et de rendre compte à la commission exécutive. »

Elles comprendront des représentants du CIO, des comités nationaux olympiques, des athlètes, des fédérations internationales et du Comité international paralympique, ainsi que des représentants des cinq continents. Pour les Jeux d’été, la commission pourra compter jusqu’à 10 membres, contre seulement 8 pour les Jeux d’hiver.

Il est également suggéré d’engager un dialogue permanent et continu pour sonder l’intérêt des villes, régions ou pays. Le groupe de travail propose aussi de donner plus de poids à la session du CIO dans le processus de candidature.

Jusque-là, rien de vraiment très innovant. La vraie nouveauté est ailleurs. A compter de l’édition 2030, le terme « hôte » ne fera plus « nécessairement référence à une seule ville, mais peut aussi faire référence à plusieurs villes/régions/pays ». En clair, il sera désormais possible de proposer une candidature associant plusieurs pays, voisins ou pas. L’option existait déjà pour les Jeux d’hiver. Elle concernera également ceux d’été, à partir de l’édition 2032.

Autre avancée : l’abandon d’une règle de la Charte olympique selon laquelle les villes hôtes doivent être élues 7 ans à l’avance. « Nous voulons parvenir à plus de flexibilité, a expliqué Thomas Bach. Le processus de candidature doit être plus ciblé, et surtout mieux refléter la réalité. »

Thomas Bach l’a précisé : une ville ou une région déjà dotée des infrastructures suffisantes pourrait s’engager dans l’organisation des Jeux seulement 5 ou 6 ans avant l’échéance. Une révolution, une vraie. Enfin. Reste à pouvoir la mettre en pratique.