— Publié le 17 avril 2014

A Rio, même l’argent ne suffit plus

Événements Focus

Le monde entier s’inquiète, les retards s’accumulent, une grève immobilise les travaux du parc olympique de Rio de Janeiro. Mais les autorités brésiliennes continuent à se montrer rassurantes, à un peu plus de deux ans des Jeux d’été de 2016. Eduardo Paes, le maire de la ville, l’a encore répété: « Il n’y a aucune inquiétude à avoir ». Et, pour le prouver, il a sorti de sa manche un nouveau budget des Jeux olympiques. Montant: 24,1 milliards de reais, soit environ 7,8 milliards d’euros. En hausse de 25% par rapport au budget présenté en 2009, au moment où le CIO a attribué au Brésil l’organisation des JO 2016.

En cause, une inflation galopante, a expliqué le premier élu de la ville. Elle se monte actuellement à 6% par an. En cause, également, la rajout de nouveaux projets urbains, comme la construction d’une quatrième ligne de métro censée décongestionner le trafic, souvent montré comme l’une des faiblesses du dossier brésilien.

Ce nouveau budget, présenté comme une solution à tous les problèmes, doit être financé à 57% par les fonds publics. Il servira aux dépenses d’infrastructures, de transport, d’urbanisation et d’équipements sportifs. Il devrait être suffisant, a assuré Eduardo Paes, justifiant son augmentation par la nécessité de laisser un « héritage durable » à la ville une fois les Jeux terminés. « Plus élevées seront les dépenses, plus nombreux seront les travaux et mieux ce sera, au final, pour Rio et ses habitants », a-t-il expliqué.

Hasard ou pas, la révélation de ces nouveaux comptes intervient au moment où le CIO, au bord de la panique devant l’ampleur des retards, a pris la décision de dépêcher sur place une poignée d’experts. En tête, l’expérimenté Gilbert Felli, son directeur exécutif. Le Suisse en connaît assez long sur la préparation des Jeux pour ne pas tomber dans le piège du discours éternellement rassurant des Brésiliens. Sa présence à Rio a pour but de maintenir une pression constante sur les organisateurs. Eduardo Paes en refuse pourtant l’évidence. « Sa venue est une très bonne chose car nous allons pouvoir lui montrer que nous n’avons aucune raison d’être vraiment inquiets », se défend-il. La méthode Coué.