— Publié le 15 avril 2016

Gérard AKINDES

Francophones

Vingt-troisième épisode: le Béninois Gérard Akindes, responsable de programmes à l’Institut Josoor de Doha

FrancsJeux: Quel a été votre parcours dans le mouvement sportif ?

Gérard Akindes: J’ai longtemps été joueur professionnel de basket. Au Bénin, mon pays natal, où j’ai été capitaine de l’équipe nationale. Puis au Togo, en Côte d’Ivoire et enfin en Belgique. Ma carrière terminée, je suis resté en Belgique, où j’ai été entraîneur de basket pendant 13 ans. J’ai ensuite pris la direction des Etats-Unis, pour poursuivre des études en management à l’Université d’Ohio. J’y suis devenu enseignant, avant de m’expatrier au Qatar, où j’ai intégré en 2014 l’Institut Josoor de Doha.

Quel est aujourd’hui votre rôle?

Je coordonne différents programmes au sein de l’Institut Josoor, une organisation créée au Qatar dans le cadre de la Coupe du Monde de football 2022. Son objectif est de travailler sur l’héritage que laissera le Mondial dans la région du Golfe, et un plus largement en Afrique du Nord, sur le plan humain. Nous proposons aux étudiants des formations en marketing, médias, gestion d’un événement ou d’une fédération… La première promotion de l’Institut sortira au mois de novembre prochain.

Que représente à vos yeux la francophonie sportive?

Un lien linguistique très fort. Et un solide réseau, notamment en Afrique. Appartenir au monde francophone influence la façon on voit et appréhende le monde. Notre vision est influencée par les médias francophones, la télévision en premier lieu. Or, ces médias ne présentent pas les choses avec le même regards que les chaînes anglo-saxonnes.

Qu’attendez-vous des Jeux de Rio 2016?

A mes yeux, les Jeux de Rio, les premiers organisés en Amérique du Sud, concrétisent une forme de diversification du mouvement sportif. Ils symbolisent une évolution géopolitique marquée par un nombre plus important de pays sur le marché des méga événements.

Les valeurs et la pratique du sport peuvent-elles, selon vous, favoriser le « vivre ensemble »?

Le sport possède une capacité unique de rassembler. Mais les choses ne se font pas toutes seules. Il faut structurer, organiser et créer le lien. Il revient aux états de créer les conditions de cette cohésion sociale par le sport. En Afrique, ils ne le font pas. Les gouvernements africains interviennent dans le sport, mais le plus souvent avec un objectif politique, en négligeant le terrain, le lien social et les attentes des communautés.