
Que reste-t-il des Jeux paralympiques de Paris 2024 ? Alors que la France s’apprête à fêter la Journée paralympique ce samedi, Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité paralympique et sportif français, a dressé un bilan dans les colonnes du Monde.
« De nombreuses personnes se questionnent. Mais on ne peut pas dire que ces Jeux n’ont servi à rien, que tout est retombé. Nous le constatons en termes de notoriété des Jeux et des athlètes paralympiques. Nous avons une place dans le paysage médiatique plus importante qu’avant », souligne la triple championne paralympique d’athlétisme, ajoutant que « dans la stratégie de l’Etat, le réflexe est désormais pris de toujours penser à la singularité de la personne en situation de handicap ».
La présidente du CPSF poursuit : « On n’a pas révolutionné les conditions de vie des personnes en situation de handicap. (…) Il y a encore de réelles difficultés. Mais un changement est à l’œuvre. Les Jeux paralympiques ont permis de faire évoluer la société sur la question du regard. Ils ont permis de voir autrement la situation du handicap, par le prisme de la performance, du champ des possibles, de la capacité à ressentir des émotions. Et ça, un an après, c’est toujours présent »
Le bât blesse toutefois du côté financier. « Nous savions qu’il y aurait un retrait des partenaires, mais pas qu’il serait aussi fort », déplore Marie-Amélie Le Fur, avant d’évoquer les perspectives peu réjouissantes des financements publics. « Ce que nous demande l’Etat, au travers de cette copie budgétaire, c’est de couper un pan entier de la politique publique du sport. Nous allons devoir faire des choix terribles. Nous pouvons absorber une baisse raisonnable – autour de 5 % –, parce que chaque ministère doit contribuer à l’effort budgétaire. Mais pas 18 %, ce n’est absolument pas entendable. » Le budget 2026 doit être adopté d’ici la fin de l’année, mais des questions se posent en raison de l’incertitude politique et du spectre d’une dissolution de l’Assemblée nationale.