
Les Jeux olympiques d’hiver de Milan-Cortina 2026 s’ouvriront dans 340 jours au stade San Siro. La présence des athlètes russes et biélorusses reste un point d’interrogation majeur, au regard des positions divergentes des fédérations internationales. En attendant de prendre une décision officielle, très attendue, le Comité international olympique manœuvre en coulisses. Avec l’espoir de voir un certain nombre de ces athlètes dans un an, sous bannière neutre.
Le biathlon inflexible
Le CIO s’est rapproché de l’Union internationale de biathlon (IBU) et de la Fédération internationale de ski et snowboard (FIS) dans cette optique. Selon le média suédois SVT, l’instance leur demanderait d’assouplir leur position et d’autoriser les athlètes russes et biélorusses à participer aux épreuves qualificatives pour les Jeux. L’aval des fédérations est déterminant dans ce dossier puisqu’elles sont responsables de ce processus. Dans ses contacts avec les FI, le CIO aurait cité la réussite du système d’athlètes neutres des Jeux olympiques de Paris 2024 comme argument. « On pourrait dire qu’il y a une opinion (au sein du CIO) selon laquelle il serait bon d’avoir un arrangement similaire à Milan-Cortina, explique Olle Dahlin, président de l’IBU. Mais la décision que nous avons prise aujourd’hui est que la Russie et la Biélorussie sont des pays membres suspendus, donc ce n’est pas quelque chose dont nous discutons. »
Le CIO devra encore batailler pour obtenir gain de cause. L’Union internationale de patinage (ISU) lui causera en revanche moins de soucis. Elle a accusé réception la semaine dernière des sélections russe et biélorusse pour les compétitions qualificatives pour les Jeux. Les athlètes concernés pourront donc concourir dans les prochains mois, en espérant être à Milan-Cortina 2026, sous bannière neutre. En ligne de mire, les épreuves qualificatives de Pékin (17-21 septembre), qui attribueront une vingtaine de quotas en patinage artistique, le Short Track World Tour (quatre étapes en octobre-novembre), et la Coupe du monde de patinage de vitesse (quatre étapes en novembre-décembre). L’ISU va maintenant procéder à une étude du profil des patineurs retenus pour s’assurer de leur neutralité à l’égard de la guerre en Ukraine.
L’élection, puis la réintégration ?
En février, la Russie se gargarisait que certaines fédérations soient « sur le point de décider d’autoriser les athlètes individuels à participer aux épreuves olympiques ou au cycle olympique ». Le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, glissait au passage que son pays continuait « à communiquer avec le CIO », histoire de rappeler que la Russie n’était pas laissée dans un coin. Le CNO biélorusse se félicitait lui aussi récemment de la normalisation de ses relations avec le CIO. L’instance reste fidèle à cette ligne et à sa volonté de ne couper les ponts avec personne. Des échanges ont eu lieu entre le Comité olympique russe et le CIO au sujet de la réintégration du ROC, suspendu depuis octobre 2023.
« Nous avons eu des discussions préliminaires avec le CIO, a confirmé le président de la Fédération russe de tennis et membre du CIO, Shamil Tarpischev, il y a quelques jours. Cependant, toutes les décisions sur cette question seront prises après l’élection. Si le problème formel qui a conduit à la suspension du ROC est résolu, alors le Comité olympique russe devrait être réintégré. Mais il y a des élections à venir et cette question sera traitée après. » Le CIO reproche au ROC d’avoir porté atteinte à l’intégrité territoriale du CNO d’Ukraine en incluant dans ses membres les organisations sportives régionales de Donetsk, Louhansk, Zaporijia et Kherson. Le comité russe serait-il prêt à revoir sa position en la matière ? Difficilement envisageable tant Vladimir Poutine a répété que ces territoires revenaient, à ses yeux, à la Russie. Le nouveau président du CIO sera élu le 20 mars en Grèce et démarrera son mandat en juin. Les sept candidats à la succession de Thomas Bach se rejoignent sur une chose : le but de l’instance est d’unir, plus que d’exclure. La porte est donc ouverte. La volonté est là, mais reste le plus dur : réunir toutes les conditions nécessaires à une véritable réintégration.