C’est parti. Le CIO a donné les trois coups, ce jeudi 16 mai, de sa nouvelle création, censée apporter un coup de jeune au mouvement olympique : les « Olympic Qualifier Series ». La première édition de cette compétition d’un genre inédit a débuté à Shanghai. Elle doit durer quatre jours. Elle sera suivie le mois prochain par un deuxième volet, d’un format et d’une définition identiques. Il se déroulera du 20 au 23 juin à Budapest.
Nouveau, donc. A tous les sens du terme. Jamais, en effet, le CIO n’avait réuni plusieurs sports en un même lieu pour distribuer des places aux Jeux olympiques. Jamais, non plus, l’instance ne s’était substituée aux fédérations internationales – et amené les anneaux olympiques – sur une compétition de qualification aux Jeux.
A Shanghai cette semaine, puis à Budapest le mois prochain, cette première édition des « Oympic Qualifier Series » rassemble quatre sports ou disciplines urbains : escalade, breaking, skateboard et BMX freestyle. Elle réunit plus de 450 athlètes, issus de de 120 fédérations nationales et engagés par 55 comités nationaux olympiques. Le casting compte 80 olympiens présents aux Jeux de Tokyo 2020, dont 18 médaillés. En jeu, plus de 150 places pour les Jeux de Paris 2024.
Le concept est inédit, mais le CIO en parle comme d’une évidence. Kit McConnell, le directeur des sports, l’a expliqué lors d’un tour de table avec quelques médias : « Les quatre sports s’accordent vraiment bien en termes de terrain de jeu. Et ils s’accordent également sur le plan culturel, avec une atmosphère très communautaire, mais aussi une expression individuelle, plus la musique et la culture qui les accompagnent. »
Une évidence. Mais, prudent, le CIO se garde bien d’annoncer déjà que le concept sera élargi lors de la prochaine olympiade, voire étendu à d’autres sports ou disciplines. Kit McConnell insiste : les qualifications olympiques restent, et resteront, dans les mains des fédérations internationales. Le CIO n’entend pas s’en approprier l’organisation. Tout juste souhaite-t-il leur donner un nouveau souffle, avec une meilleure promotion, notamment sur le plan digital.
« Ce que nous essayons de faire, c’est de trouver des moyens de permettre aux fédérations d’avoir leurs partenaires commerciaux et leurs différents hôtes des compétitions, mais en les aidant à promouvoir les épreuves de qualification olympique, leur donner plus d’ampleur pour que les gens les connaissent et les suivent mieux, poursuit Kit McConnell. Les fédérations, les villes-hôtes, les athlètes, les comités nationaux olympiques… tout le monde sera gagnant. »
Le message est clair : le CIO ne prendra pas la main sur les qualifications olympiques, mais apportera son savoir-faire, ses moyens et, tout sauf anecdotique, ses anneaux olympiques, pour leur donner un coup de pouce et les mettre plus en lumière. Mais si pour les sports urbains le décor est déjà planté avec les « Olympic Qualifier Series », pour les autres le paysage reste flou.
Seule certitude : la prochaine édition des OQS ne comptera pas le breaking, dont l’expérience olympique est pour l’instant réduite aux Jeux de Paris 2024. Non retenue pour Los Angeles 2028, la discipline cédera sa place, à la différence de l’escalade, du skateboard et du BMX freestyle. Qui la remplacera ? « Beaucoup de fédérations internationales sont intéressées », a répondu Kit McConnell. Le squash, notamment, pourrait faire un bon candidat.
Les Jeux d’hiver ? Kit McConnel l’a expliqué : « Pour être clair, nous n’envisageons pas nécessairement la mise en place de séries de qualification olympique pour les Jeux de Milan-Cortina 2026. Mais nous cherchons vraiment à promouvoir le parcours vers ces Jeux, mettre en avant et en lumière le grand nombre d’événements dans toutes les disciplines hivernales qui vont se dérouler au cours des deux prochaines saisons. »