Candidatures

Pour les Jeux d’hiver 2030, Vancouver met les pouces

— Publié le 28 octobre 2022

Ils partirent nombreux, ils ne seront bientôt plus que deux. Seulement deux candidats, pas un de plus, à batailler pour les Jeux d’hiver en 2030. Le même nombre tristement réduit que pour les deux dernières campagnes, en 2022 avec Pékin et Almaty, puis pour 2026 avec Milan-Cortina et Stockholm-Åre.

Après Barcelone et les Pyrénées, réduit en poussière par les querelles politiques des régions concernées, un nouveau projet quitte la course. Vancouver, en Colombie-Britannique, ne comptera bientôt plus parmi les candidatures en « discussion » avec le CIO. Les Canadiens n’ont pas encore officiellement jeté l’éponge. Mais la messe est dite.

En cause, les coûts. Encore et toujours. Lisa Beare, la ministre du Tourisme, des Arts, de la Culture et du Sport de la Colombie-Britannique, annoncé jeudi 27 octobre, via un communiqué, que son gouvernement ne soutiendrait plus le projet de Vancouver 2030.

« Après mûre réflexion, la province refuse de soutenir une candidature, a-t-elle déclaré. Depuis plus d’un an, la province s’est engagée dans l’évaluation d’une candidature potentielle de la Colombie-Britannique pour accueillir les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver de 2030. Je sais que la perspective d’accueillir ces Jeux est excitante pour les athlètes et les amateurs de sport. Cependant, la province a la responsabilité de peser les avantages, les coûts et les risques possibles du projet. Il y a des milliards de dollars en coûts directs, et des risques potentiels de garantie et de responsabilité d’indemnisation sur ce projet, qui pourraient compromettre la capacité de notre gouvernement à faire face aux pressions auxquelles sont confrontés les habitants en ce moment« .

Le message est clair : la Colombie-Britannique se retire. Elle n’apportera pas son soutien, pièce indispensable pour garantir un autre soutien tout aussi décisif, celui du gouvernement fédéral.

Le communiqué de Lisa Baere poursuit : « Nous avons déjà pris des engagements pour accueillir la Coupe du Monde de football de la FIFA en 2026 et les Jeux Invictus en 2025. Ces événements de classe mondiale attireront les projecteurs internationaux sur la Colombie-Britannique. Ils apporteront des avantages économiques qui soutiendront la reprise du secteur touristique de la province au cours de la prochaine décennie et au-delà. »

Avec un tel programme, les Jeux olympiques d’hiver seraient en trop. Le risque serait démesuré. Trop cher, trop gros, malgré la nouvelle norme et les règles assouplies de l’Agenda 2020+5 du CIO.

Officiellement, le retrait du gouvernement de la Colombie-Britannique n’enterre pas la candidature de Vancouver. Mais elle réduit à néant ses chances d’aller au bout, même face à une concurrence moins solide qu’en début de campagne.

Sapporo, longtemps annoncé gagnant certain et toujours présenté comme le favori, semble payer le prix du scandale de corruption lié aux Jeux d’été de Tokyo 2020. Le maire de la ville japonaise a récemment annulé une visite au siège du CIO à Lausanne, le moment semblant mal choisi pour attirer les projecteurs de l’actualité.

Salt Lake City, l’autre candidature toujours en lice, n’ jamais fait mystère de ses doutes quant aux perspectives commerciales des Jeux d’hiver en 2030, deux ans seulement après Los Angeles 2028. Les Américains lorgnent plutôt sur l’édition 2034, même s’ils assurent être prêts à recevoir l’événement quatre ans plus tôt en cas de demande pressante du CIO.

Pour Vancouver 2030, et au-delà pour la campagne de candidature, la journée de ce vendredi 28 octobre s’annonce décisive. Le Comité olympique canadien (COC) tiendra une conférence de presse en fin de matinée en heure locale, depuis la capitale de la Colombie-Britannique, pour présenter aux médias une « mise à jour du projet olympique et paralympique. »

La veille, l’instance présidée par Tricia Smith a expliqué via un communiqué avoir été « informée de la décision du gouvernement de la Colombie-Britannique de ne pas soutenir la poursuite de la candidature actuelle pour ramener les Jeux olympiques et paralympiques au Canada en 2030. » Mais elle assure « croire aux forces de ce processus dirigé par les Autochtones pour ramener les Jeux olympiques et paralympiques d’hiver dans la région. »

Comment réagira le CIO, face à un choix désormais réduit à deux options ? Difficile à dire. Mais l’instance pourrait se laisser tenter une nouvelle fois par un double vote, Sapporo 2030 et Salt Lake City 2034. Le scénario aurait le mérite de lui éviter, pour l’édition 2034, une autre campagne de candidature en peau de chagrin.