— Publié le 28 juin 2017

A Tokyo 2020, le Japon peut assurer l’avenir des Jeux

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L’avenir du mouvement olympique se joue-t-il actuellement au Japon? Peut-être bien. A en croire John Coates, le vice-président du CIO, il pourrait bien y avoir un avant et un après Tokyo 2020 dans l’histoire mouvementée des candidatures aux Jeux. Les Japonais auraient même en mains, selon le dirigeant australien, la destinée de l’organisation aux anneaux. Rien de moins.

John Coates a posé ses bagages à Tokyo. Avec lui, la petite troupe de la commission de coordination du CIO pour les Jeux d’été en 2020. Ses membres ont débuté ce mercredi 28 juin une nouvelle visite de trois jours, la quatrième, de la capitale japonaise. Une tournée d’inspection, classique dans son déroulé, avec au programme l’indispensable tour des sites.

Mais, avant d’enfiler les casques de chantier, les membres du CIO (dont le Français Guy Drut) et les experts des questions olympiques se sont penchés sur les chiffres. Ils ont pesé et soupesé le budget des Jeux de Tokyo 2020, un sujet en constante évolution, dans un sens ou dans l’autre. Et, bonne surprise, découvert qu’il avait encore perdu un peu de poids.

Au dernier pointage, les prochains Jeux d’été coûteraient « seulement » 1,4 trillions de yens, soit environ 12,6 milliards de dollars (11 milliards d’euros). Plutôt cher. Même très cher en comparaison des budgets prévisionnels annoncés dans leur dossier de candidature par les deux prochaines villes hôtes de l’événement, Los Angeles (5,3 milliards de dollars, hors coût de la sécurité) et Paris (6,2 milliards de dollars).

Mais les derniers chiffres présentés par le comité d’organisation des Jeux de Tokyo révèlent un effort d’économie très spectaculaire. Au plus haut de la courbe, le budget de Tokyo 2020 avait atteint 3 trillions de yens, soit la facture astronomique de 27 milliards de dollars. Le calcul est facile: il a été réduit de plus de la moitié. Un dégraissage qui pourrait encore être accentué au cours des trois prochaines années.

 

Pour John Coates, la nouvelle est réjouissante. Mais l’Australien veut plus. Il l’a expliqué très clairement ce mercredi 28 juin, au premier jour de la visite de la commission de coordination: « Il est important pour nous que le coût des Jeux, lorsque l’analyse finale sera rendue publique, soit de nature à attirer les futures candidatures. Ces chiffres devront les séduire plutôt que les effrayer ». En parlant de « nous », le dirigeant évoque le CIO. En suggérant l’effroi, il sous-entend, sans le citer, l’exemple désastreux en termes d’image des Jeux d’hiver de Sotchi en 2014.

John Coates insiste: les économies des Japonais doivent aller plus loin encore. « Nous voulons travailler avec vous là-dessus, a appuyé le vice-président du CIO. Si nous donnons l’impression de vous pousser dans cette direction, nous le faisons pour assurer notre propre avenir, autant que vous voulez le faire pour vos contribuables. »

L’Australien est clair: en réduisant encore la facture finale, les Japonais ne serviraient pas seulement leurs intérêts, ils sauvegarderaient l’avenir du mouvement olympique.

Dans leur dernier budget, les Japonais ont encore diminué la part des subventions publiques. Dans le même temps, le financement privé atteint désormais 43% du total des recettes, apportées notamment par le programme de marketing et la contribution du CIO.

Autre dossier du moment: Fukushima. Lors de sa dernière visite à Tokyo, l’an passé, Thomas Bach avait suggéré à Shinzo Abe, le Premier ministre, l’organisation de plusieurs rencontres préliminaires du tournoi de baseball sur le site de Fukushima, à 150 km au nord de Tokyo. Depuis, l’équipe de Tokyo 2020 et le CIO ont validé le projet. Mais les détails tardent à venir. « Nous devons finaliser le nombre de rencontres de baseball et de softball qui seront jouées à Fukushima », a plaidé John Coates.