— Publié le 14 février 2020

Pékin écartée, SportAccord se tourne vers l’Europe

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La nouvelle était attendue. Elle n’a surpris personne. La prochaine édition de SportAccord, la plus importante convention mondiale du mouvement olympique, ne se déroulera pas en Chine. Elle était prévue à Pékin du 19 au 24 avril 2020. Elle devra changer de pays et de décor.

Les organisateurs l’ont annoncé jeudi 13 février via un communiqué. Raffaele Chiulli, le président italien de SportAccord, s’en explique en reprenant un propos devenu désormais presque quotidien dans le sport international : « Compte tenu de l’épidémie de coronavirus en Chine et dans le monde, après avoir consulté le comité local d’organisation, nous avons pris la décision difficile de ne pas organiser SportAccord 2020 à Pékin. Mais nous pensons que le gouvernement et le peuple chinois ont toutes les capacités pour remporter la bataille contre le virus. »

SportAccord rejoint donc la liste, tous les jours un peu plus étoffée, des événements sportifs rayés de la carte de la Chine. Elle concerne désormais presque toutes les disciplines. Elle s’étend aujourd’hui jusqu’aux compétitions ou manifestations prévues au mois d’avril.

Pas question, pour autant, de déplacer la convention internationale dans le calendrier. Le communiqué des organisateurs le précise : SportAccord pourrait être maintenu à ses dates initiales, entre le 19 et le 24 avril 2020. « Nous explorons actuellement toutes les options possibles », assure Raffaele Chiulli.

A seulement deux mois et une poignée de jours de l’événement, elles ne seront pas nombreuses. SportAccord 2020 devait rassembler à Pékin près de 2.000 délégués venus du monde entier. Un solide bataillon de pays, institutions, organisations et entreprises, avait réservé un stand dans l’espace d’exposition.

Il ne sera pas simple de dénicher un plan B. Mais les options existent. Elles seraient au nombre de deux. La première présente un air de déjà-vu. Lausanne, hôte de la convention en 2016, après avoir remplacé Sotchi au pied levé, a fait acte de candidature. L’événement pourrait se dérouler au Swiss Tech Convention Centrer, utilisé en début d’année pour la session du CIO en marge des Jeux d’hiver de la Jeunesse 2020.

Budapest constitue une autre alternative. La capitale hongroise semblait destinée à organiser SportAccord en 2019. Elle a finalement renoncé. Mais les autorités hongroises ne font pas mystère de leur volonté d’imposer Budapest comme une plaque tournante du mouvement sportif, notamment par l’accueil de conventions et forums internationaux. Le retrait forcé de Pékin pour l’édition 2020 leur offre une opportunité d’avancer un nouveau pion.

Reste une question : les effets de l’épidémie de coronavirus s’étendront-ils bientôt au reste du continent asiatique ? Plusieurs pays d’Asie du sud-est sont déjà concernés par les annulations de compétitions.

L’association des joueuses professionnelles de golf (LPGA) a déjà tiré un trait sur un tournoi du circuit à Pattaya, en Thaïlande, et un autre à Singapour. World Rugby vient d’annoncer que les étapes des HSBC Sevens Series prévues au cours de la première quinzaine du mois d’avril à Hong Kong et Singapour étaient repoussées au mois d’octobre. Le Grand Prix de Formule 1 du Vietnam, prévu le 5 avril, est lui aussi menacé.

Les Jeux de Tokyo 2020 ? Le sujet revient comme un boomerang au visage des organisateurs depuis la semaine passée. Le Japon recense actuellement une trentaine de cas positifs. Plus de 200 passagers d’un bateau de croisière placé en quarantaine au large des côtes japonaises ont été infectés.

Pire : les autorités du pays ont officialisé, ce vendredi 14 février, le premier décès dû au coronavirus. Une Japonaise âgé de plus de 80 ans est décédée cette semaine. Elle habitait la préfecture de Kanagawa, non loin de Tokyo. Elle n’avait jamais voyagé à l’étranger.

Sans surprise, la question a dominé les échanges entre le CIO et les organisateurs, cette semaine dans la capitale japonaise. Le mot d’ordre : rassurer. Le président de Tokyo 2020, Yoshiro Mori, a haussé le ton pour fustiger les « rumeurs irresponsables » suggérant une possible annulation des Jeux.

Plus pragmatique, le maire du futur village des athlètes, Saburo Kawabuchi, se tourne vers le ciel pour tenter de deviner l’avenir. « La saison des pluies approche, a-t-il expliqué. Elle pourrait contribuer à vaincre le virus. » Encourageant. Mais, dans le même temps, un terrible aveu d’impuissance.