Candidatures

Pour les Jeux d’hiver, Salt Lake City hésite sur la date

— Publié le 13 février 2020

C’est officiel. Salt Lake City, capitale de l’Utah, veut accueillir les Jeux d’hiver. Une nouvelle fois. Mais, surprise, la ville américaine s’interroge encore sur la meilleure année où placer sa candidature olympique. 2030 ? 2034 ? La question n’est pas tranchée.

Qui l’eût cru ? Désignée en 2018 par le Comité olympique et paralympique américain (USOPC) comme ville candidate aux Jeux d’hiver, plutôt que Denver ou Reno, Salt Lake City hésite. L’envie de se lancer dans la bataille est là, les porteurs du projet le jurent et le répètent. Mais ils s’interrogent encore sur la meilleure route à prendre pour devancer la concurrence et remporter le morceau.

Un comité de candidature a été formé dans la capitale de l’Utah. Il a été présenté mercredi 12 février au cours d’une réunion très formelle organisée au State Capitol. Sa composition en dit long sur le consensus autour du projet olympique et les moyens que la ville et l’état entendent mettre dans la campagne.

Au sommet de la pyramide, le « comité de Salt Lake City-Utah pour les Jeux » est chapeauté par un conseil des directeurs. Il est composé de huit membres. Parmi eux, le gouverneur de l’Utah, Gary R. Herbert, la maire de Salt Lake City, Erin Mendenhall, et surtout l’un des acteurs majeurs des Jeux de Salt Lake City 2002, Fraser Bullock, désigné président et directeur général.

En dessous, un comité exécutif pléthorique, riche de plus d’une vingtaine de membres. Citons, parmi les noms les plus connus, le maire de Park City, Andy Beerman, le président de la Fédération américaine de biathlon, Max Cobb, la directrice générale de l’USOPC, Sarah Hirshland, ou encore la présidente de l’USOPC, Susanne Lyons.

Enfin, le comité de candidature est renforcé par un bataillon d’une trentaine de « membres additionnels », où émergent notamment trois légendes des sports d’hiver américains, Apolo Ohno, Eric Heiden et Derek Parra, tous bardés de médailles olympiques.

Voilà pour le casting. Solide. Reste l’essentiel : le choix des Jeux. Deux ans en arrière, la question ne se posait pas. L’USOPC avait préféré Salt Lake City à Denver et Reno pour tenter de ramener les Jeux d’hiver sur le sol américain à l’horizon 2030. Le message était clair. Il ne l’est plus.

Fraser Bullock ne s’en cache pas : « Il est difficile d’organiser deux éditions consécutives des Jeux. Pour au moins deux raisons. La première tient au CIO. Il n’est pas certain que ses membres choisissent une telle option, Jeux d’été et d’hiver dans le même pays à deux ans d’intervalle. La seconde est commerciale. Les sponsors nationaux seront-ils assez nombreux pour deux événements successifs ? »

En se lançant dans la bataille pour les Jeux d’hiver en 2030, l’équipe de Salt Lake City-Utah se retrouverait, en cas de victoire, à devoir se contenter des miettes laissées par le rouleau compresseur du marketing des Jeux de Los Angeles 2028. Il lui faudrait attendre les deux dernières années avant ses propres Jeux d’hiver pour bénéficier d’un terrain dégagé. Pas simple.

Résultat : les Américains se tournent déjà vers l’échéance 2034. Le comité de candidature présenté mercredi devra consacrer ses premières réunions de travail à déterminer s’il se lance dans la course pour 2030 ou s’il repousse son projet de 4 ans. Fraser Bullock se refuse encore à évoquer une date pour l’annonce d’une décision. Mais il la promet rapide. « La pression est déjà forte pour décider rapidement, car nous savons que le CIO pourrait attribuer dès l’an prochain les Jeux d’hiver en 2030. »

Seule certitude : Salt Lake City veut y aller. Très vite ou à moyen terme. La maire de la ville, Erin Mendenhall, l’a assuré mercredi : « Nous sommes enthousiastes à l’idée d’accueillir à nouveau le monde entier et lui montrer la façon dont nous avons grandi et évolué depuis 2002. Je sais que je ne suis pas la seule à dire que j’espère vraiment, vraiment, que nous pourrons le faire. »

Le retrait de Salt Lake City de la course aux Jeux d’hiver 2030 laisserait deux candidats en lice : Sapporo, dont la candidature est déjà officielle, et une alliance formée de Barcelone, la région des Pyrénées et la principauté d’Andorre. Deux dossiers, comme pour les Jeux d’hiver 2022, ceux d’été en 2024/2028, et encore ceux d’hiver en 2026. Maigrelet mais désormais habituel.