— Publié le 13 juillet 2025

Le bilan contrasté de la première Coupe du monde des clubs

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L’heure du bilan a sonné ! La première édition de la Coupe du monde des clubs de la FIFA new look s’achève ce dimanche, à New York, au MetLife Stadium. Le titre se jouera entre Chelsea, vainqueur de la Ligue des champions 2021, et le Paris Saint-Germain, champion d’Europe en titre, qui vient de se payer le Real Madrid en demies. Une affiche de gala, agrémentée d’un show de la mi-temps assuré par J Balvin, Doja Cat et Tems, pour clore sur une note spectaculaire un tournoi qui ne l’a pas toujours été, malgré tout ce que pourra en dire Gianni Infantino.

Le verre à moitié plein

La FIFA et son président ont évidemment tourné les chiffres à leur avantage. « Nous avons eu plus de 2,5 millions de personnes au stade. Cela représente environ 40.000 spectateurs par match », claironnait-il samedi, soulignant « l’engouement suscité par la compétition de clubs la plus inclusive au monde ». Malgré quelques jolis coups comme les 80.000 spectateurs atteints pour PSG-Atlético ou les 70.000 présents pour Real Madrid-Pachuca, presque un tiers des matchs de la première phase (14 sur 48) se sont néanmoins joués devant moins de 20.000 spectateurs.

À Cincinnati, seules 8.000 personnes se sont déplacées pour voir Dortmund-Ulsan, et elles n’étaient que 5.200 pour Pachuca-Salzbourg. Le fond a été atteint à Orlando, avec une affluence de 3.400 spectateurs pour le match opposant Ulsan aux Mamelodi Sundowns. Le public ne s’est pas non plus jeté au stade avec le début des matchs à élimination directe : ils étaient à peine 20.000 à Charlotte pour Inter-Fluminense et 25.000 pour Benfica-Chelsea. Embarrassant à un an de la « vraie » Coupe du monde, au point que la FIFA a replacé les spectateurs dans les angles des caméras et au bord du terrain quand elle l’a pu. Bien que le public ne soit pas encore attaché à cette nouvelle compétition, la FIFA, qui a vanté ce Mondial des clubs comme un moment immanquable, a assurément subi un affront, en témoignent les énormes réductions du prix des billets et le nombre de places qu’elle a dû offrir.

Orages et crainte des blessures

La FIFA a pensé ce tournoi comme un game changer, pour les clubs participants, grassement récompensés de leur participation et de leurs performances, mais aussi pour le jeu dans son ensemble, avec des innovations comme le port de caméras corporelles par les arbitres, offrant des images inédites aux téléspectateurs. Au moment d’en dresser le bilan, ces éléments passent cependant au second plan. La météo et le risque d’orages sont souvent venus gâcher la fête, provoquant des interruptions atteignant parfois les deux heures. Pas idéal pour les joueurs et les spectateurs, obligés d’attendre, ni pour les diffuseurs, qui détestent par-dessus tout quand ils ne maîtrisent pas leur antenne. Les critiques sur la pertinence de la compétition ne sont pas non plus passées sous silence à mesure que le tournoi avançait. Le coach légendaire de Dortmund et de Liverpool, Jürgen Klopp, n’y est pas allé de main morte. « La Coupe du monde des clubs est la pire idée jamais mise en œuvre dans le football », a-t-il balancé au Welt am Sonntag.

« L’année dernière, c’était la Copa América et le Championnat d’Europe, cette année, c’est la Coupe du monde des clubs et l’année prochaine, la Coupe du monde. Cela signifie qu’il n’y a pas de véritable récupération pour les joueurs concernés, ni physiquement, ni mentalement, alerte-t-il, faisant écho à la position du syndicat des joueurs français. Je crains fort que les joueurs souffrent de blessures qu’ils n’ont jamais eues auparavant la saison prochaine. Cela ne peut pas continuer ainsi. Nous devons veiller à ce qu’ils aient des pauses. S’ils ne peuvent plus fournir des performances de haut niveau, c’est tout le produit qui perd de sa valeur. » Gianni Infantino a d’autres préoccupations en tête : « sa » Coupe du monde des clubs a fait recette – plus de 2 milliards de dollars et plusieurs pays ont déjà manifesté leur intérêt pour organiser la prochaine édition, en 2029 (Brésil, Qatar, Maroc, Espagne). Les vacances des joueurs passeront encore au second plan.