
Jean-Christophe Rolland mène la barre de l’aviron mondial depuis 2014, et le Français en a encore sous le pied. Il a confirmé qu’il briguera un quatrième et ultime mandat à la tête de World Rowing fin septembre, à Shanghai. Le champion olympique du deux sans barreur de Sydney s’en est expliqué sur le site de la FI. « Cette décision de me représenter a été mûrement réfléchie, assure-t-il. Si nous pouvons à juste titre être fiers des progrès accomplis jusqu’à présent, je suis également conscient qu’il reste encore beaucoup à faire. Si je suis élu, ce dernier mandat me permettra de consolider les bases d’un avenir fort, stable et ambitieux pour notre sport. » Un avenir que l’homme de 56 ans a déjà commencé à dessiner ces derniers mois.
Rendre l’aviron plus attrayant et plus lisible
Le président de World Rowing a identifié trois priorités stratégiques : « élargir notre portée, améliorer notre image, et diversifier nos sources de revenus ». La concurrence féroce qui règne dans le monde du sport ne laisse aucune place à l’attentisme, et Jean-Christophe Rolland en est conscient. « Quelle que soit la grandeur de notre histoire, elle ne garantit pas notre avenir, prévient-il. Pour rester à l’avant-garde, nous devons continuer à nous adapter et à innover. » Dans cette optique, la FI a ainsi décidé d’introduire des bateaux mixtes lors de ses événements, dont les Championnats du monde.
Une manière de renforcer son engagement pour l’égalité des sexes, mais aussi de coller à « une tendance sportive plus large en faveur d’événements mixtes, qui se sont avérés très populaires auprès du public et des partenaires dans une multitude de sports et de disciplines ». Les compétitions seront ainsi « plus attrayantes pour les fans et les diffuseurs », assure Rolland. Il défend aussi la suppression du système de repêchages : des compétitions plus faciles à suivre pour les fans et les diffuseurs, des calendriers optimisés avec moins de courses, des coûts d’organisation réduits pour les hôtes. « Des facteurs clés de croissance dans l’environnement sportif actuel », souligne le dirigeant.
Du beach sprint à l’aviron connecté, la même volonté d’innover
Au-delà de ces nouveautés, qui porteront leurs fruits dans le futur, le président sortant peut se targuer de présenter un bilan positif sur la scène olympique avec l’introduction de l’aviron de mer à Los Angeles 2028. « Une étape incroyable », qui « nous donne une responsabilité », prévient-il : « L’aviron de mer, et en particulier le format Beach Sprint, représente une opportunité majeure pour l’avenir du sport. Nous travaillons intensément pour élever la discipline au niveau des normes olympiques – en termes de préparation des athlètes, de déroulement des compétitions et de promotion. Nous travaillons en étroite collaboration avec les fédérations nationales, nous investissons dans de nouvelles épreuves et nous créons des voies pour les athlètes. Nous innovons également dans la présentation des événements afin de rendre la discipline encore plus spectaculaire et attrayante pour de nouveaux publics. »
Même réussite pour l’aviron indoor, qui est maintenant pris en exemple par d’autres disciplines. « Un outil puissant pour le développement de notre sport », car « accessible, intergénérationnel », qui « permettra d’atteindre de nouveaux publics ». Jean-Christophe Rolland veut ainsi faire de l’aviron indoor connecté « un pilier de notre stratégie globale, avec l’ambition de le faire reconnaître dans les grands événements sportifs à venir, y compris les Jeux olympiques de l’eSport ». La discipline est aussi un levier particulièrement intéressant pour que World Rowing noue de nouveaux partenariats et diversifie son modèle financier. « Nous développons activement des partenariats commerciaux stratégiques, explorons de nouvelles voies d’investissement et lançons des efforts philanthropiques, le tout avec un objectif clair : réinvestir dans le sport et créer une valeur durable pour l’ensemble de notre écosystème. Notre objectif est de créer une fondation financière durable et résistante qui renforce la communauté mondiale de l’aviron et assure l’avenir du sport dans toutes les disciplines. » Une vision qui, sauf énorme surprise en septembre, devrait rester celle de la fédération pour quelques années de plus.