Candidatures

Pour les Jeux d’hiver 2030, la Suède a pris la tête

— Publié le 16 juin 2023

Il était temps. A une année et quelques poignées de jours de la désignation, la course aux Jeux d’hiver 2030 est en train de s’éclaircir. Un candidat longtemps annoncé favori, Sapporo, est rentré doucement aux stands. A sa place, un postulant surprise, la Suède, se pointe en tête et accélère le pas.

Le président du Comité olympique suédois (SOK), Hans von Uthmann, l’a annoncé sans retenir sa joie jeudi 15 juin : le dossier est prêt pour la phase suivante. « Notre étude préliminaire montre que la Suède a la possibilité, le savoir-faire et la volonté d’organiser les Jeux d’hiver en 2030, a déclaré le dirigeant scandinave, élu en avril dernier à la tête de l’instance nationale en remplacement de Matt Arjes. Le CIO nous a accueillis dans la phase suivante. »

Longtemps absents de la course, après une défaite face aux Italiens de Milan-Cortina pour les Jeux d’hiver en 2026, les Suédois ont pointé le bout du nez en début d’année, après l’annonce de la mise en pause de la candidature de Sapporo. Prudents, ils ont choisi de procéder avec méthode, par une étude de faisabilité.

Le travail a été mené sans précipitation. Il a duré quatre mois. En début de semaine, l’étude de faisabilité a été présentée au ministre suédois des Sports, Jakob Forssmed.

A l’évidence, ses conclusions ont enfoncé le clou : après les retraits successifs de Vancouver et de Barcelone/Pyrénées, puis la mise à l’écart de Sapporo, et face à la volonté de Salt Lake City de privilégier l’option 2034, la Suède se présente aujourd’hui sur un terrain largement dégagé. Elle possède une chance historique de l’emporter, après neuf tentatives infructueuses de rafler la mise.

Hans von Uthmann ne s’en cache pas : les Suédois ont retenu les leçons du passé, ils ont appris de leur dernier échec. Leur projet pour les Jeux en 2030 se veut encore plus en phase avec l’Agenda 2020+5 du CIO. Comprenez, un minimum de nouveaux sites, des coûts maitrisés et un budget low cost. « Notre concept est encore meilleur que la dernière fois, notamment par l’absence de constructions nouvelles », suggère le président du SOK.

Les atouts de la Suède ? A en croire Hans von Uthmann, « une excellente organisation, des sites merveilleux et un pays très, très accueillant ». Basique, certes. Mais il n’en faudra peut-être pas plus pour remporter la course, le nombre de candidats officiellement déclarés étant aujourd’hui réduit au strict minimum.

Le dossier suédois n’est pas encore formellement bouclé. Mais il devrait s’articuler autour des places fortes des sports d’hiver dans le pays, où les infrastructures existantes assureraient un respect des recommandations du CIO. Les disciplines de glace seraient concentrées à Stockholm et sa région, les épreuves de ski nordique à Falun, le ski alpin et le snowboard à Åre et Östersund.

Faute de posséder une piste de bobsleigh, luge et skeleton aux standards olympiques, la Suède ferait affaire avec la Lettonie, pays voisin, doté d’un équipement suffisant à Sigulda.

La suite ? La Suède va maintenant poursuivre le processus de sélection de la ville-hôte en entrant dans la phase suivante, un dialogue plus formel avec le CIO. Elle pourrait durer jusqu’à la fin de l’année. En décembre, la commission exécutive du CIO devrait annoncer le nom du candidat dit « privilégié », seul invité à poursuivre la route. Il sera proposé pour validation à la session du mois de juillet 2024, en marge des Jeux de Paris.

En parallèle, les Suédois vont continuer le travail au pays. Avec un double objectif : gagner le soutien de la population, dans la perspective d’un possible référendum, et sécuriser les garanties des pouvoirs publics.

Suffisant pour l’emporter ? Dans le paysage actuel, certainement. Salt Lake City penchant nettement pour l’édition 2034, la Suède ne se connait pas de réel adversaire. Seule la Suisse pourrait lui bloquer le passage. Mais il faudrait pour cela que son comité olympique, Swiss Olympic, avance à son tour ses pions sur l’échiquier.