Candidatures

Tony Estanguet: « Nous avons réussi notre moment »

— Publié le 16 novembre 2016

La tension est retombée d’un cran à Doha pour les trois villes candidates aux Jeux de 2024. Vingt-quatre heures après avoir présenté leur dossier et leur vision aux représentants des 205 comités nationaux olympiques, les équipes de Budapest, Los Angeles et Paris continuent à arpenter sans répit les couloirs du Sheraton de la capitale du Qatar. Rendez-vous, entretiens informel, poignées de mains… Le patient travail de lobbying se poursuit en marge de l’assemblé générale de l’ACNO.

Mais l’heure est également, pour les trois candidatures, au débriefing de la présentation de la veille. Tony Estanguet, le co-président de Paris 2024, analyse l’exercice.

FrancsJeux: Avec le recul d’une journée, quelle impression vous laisse la présentation du dossier de Paris 2024 devant les comités nationaux olympiques?

Tony Estanguet: Je suis ravi. Nous avons réussi notre présentation et notre moment. Je suis ravi de ce que l’équipe a montré. Les retours sont très positifs. Les messages forts ont été passés. Sur la présentation du concept technique, les gens nous ont dit que nous avions été ceux qui sont allés le plus loin. Il y avait de l’émotion, mais nous n’étions pas là pour présenter des effets spéciaux. Nous voulions aussi montrer tout le sérieux de notre équipe qui travaille depuis deux ans sur ce dossier. En même temps, nous souhaitions montrer que notre dossier est connecté avec les enjeux du CIO. Nous avons avec nous des gens qui connaissent le sport et la famille olympique. Ils ont travaillé sur des comités de candidature et d’organisation, avec des fédérations internationales ou au sein du CIO. Leur expérience constitue notre force.

Quel message souhaitiez-vous transmettre?

Nous voulions montrer que notre candidature est portée par le mouvement sportif. Je crois que les gens l’ont compris. Ce sont ces retours qui me font le plus plaisir.

Parmi le millier de personnes présent à Doha pour l’ACNO, à combien d’entre elles vouliez-vous parler?

Je ne raisonne pas ainsi. Je voulais m’adresser à toute la salle. Pour cette première présentation, nous voulions engager toute la famille olympique. Nous voulons être les partenaires des CNOs. Les choses seront différentes en juillet prochain, à Lausanne, pour la deuxième présentation. Elle sera réduite aux seuls membres du CIO. Là, nous nous adresserons aux gens qui votent.

La présentation étant derrière vous, vous continuez aujourd’hui avec le « service après-vente »?

Oui. Nous continuons ce que nous faisons depuis plus d’un an, beaucoup d’interactions avec les comités olympiques, grands et petits, les fédérations internationales. Leurs retours sont parfois très pertinents, je les note sur mon petit carnet. Mais nous faisons aussi beaucoup de pédagogie, car nos interlocuteurs ne sont pas forcément très connectés avec notre sujet. Ils ont eu une présentation de 20 minutes, puis ils sont passés à autre chose. Nous continuons à leur expliquer notre projet.

La présentation devant l’ACNO est intervenue au moment où la France annonce moins de contrôles antidopage. N’est-ce pas un mauvais signal envoyé au mouvement olympique?

Les informations que je possède, notamment de la part du ministère des Sports, font plutôt état de moyens supplémentaires alloués à la lutte. Mais si la polémique concerne le nombre de contrôles, j’estime qu’elle n’a pas lieu d’être. Pour être efficace, la lutte doit mieux cibler les tests. Il ne sert à rien de se disperser en multipliant les contrôles. La qualité est plus pertinente que la quantité. Il vaut mieux consacrer nos moyens à de l’intelligence, afin de détecter les failles de la lutte antidopage en France.

Cette première présentation et ses leçons auront-elles une influence sur la suite de votre campagne de candidature?

Nous allons continuer à occuper le terrain pour montrer que nous sommes des acteurs du sport. Je serai présent à Glasgow, ce week-end, pour la réunion de l’Agence mondiale antidopage. Nous avons réussi notre présentation, mais nous devons continuer pour montrer la solidité de notre dossier. Nous voulons insister sur l’héritage, une notion très importante de notre candidature. Nous allons beaucoup travailler sur cet aspect dans la 3ème partie de notre dossier.