— Publié le 4 juillet 2014

« Le Yorkshire a répondu aux défis imposés par A.S.O »

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Après Londres en 2007, le Tour de France cycliste pose une nouvelle fois le décor immense de son Grand Départ au Royaume-Unis. Sa première étape s’élancera de Leeds, dans le Yorkshire, samedi 5 juillet. Un événement que convoitaient également Barcelone en Espagne, Glasgow en Ecosse, et Florence en Italie. Le dossier anglais doit en partie sa victoire à un Français, Valéry Geniges, un ancien d’Amaury Sport Organisation (A.S.O), où il était directeur adjoint du Tour de France, avant de voler de ses propres ailes et travailler comme consultant dans le sport international. Il a expliqué à FrancJeux son rôle dans la candidature anglaise, mais aussi les règles et les coulisses d’une bataille aux enjeux considérables.
FrancsJeux: A quand remonte l’idée du Yorkshire de recevoir le Grand Départ du Tour de France?

Valéry Geniges: Officiellement, depuis ma rencontre avec des représentants de l’office du tourisme de la région, une entité privée nommée Welcome to Yorkshire, en juin 2012. Cette partie de l’Angleterre avait servi de base arrière des Jeux de Londres, en accueillant à l’Université de Leeds des délégations étrangères, dont l’Australie, la Chine, le Canada et les Pays-Bas.

Quel a été votre rôle dans cette candidature?

Dans un premier temps, m’assurer de la pertinence de leur territoire, de leurs ressources humaines et de leur stratégie. Mon premier mois de travail a consisté à évaluer la qualité de leur candidature. Pour l’emporter face à la concurrence, il fallait que l’histoire que le Yorkshire voulait raconter à travers le Tour de France soit en phase avec les attentes d’A.S.O. Il a fallu également travailler sur le parcours et les éléments logistiques, trouver une façon intelligente et cohérente de traverser rapidement l’Angleterre.

Quels ont été les atouts décisifs du Yorkshire pour décrocher cette organisation?

Les Anglais ont su répondre à l’ensemble des défis imposé par A.S.O. pour un événement de la taille et de l’impact du Grand Départ. Et ils l’ont fait avec plus de pertinence que les autres candidats. En faire un spectacle et un phénomène culturel. Offrir à la course un nouveau territoire, dans un pays qui est en train de créer un héritage autour de la Grande Boucle. Et démontrer que l’événement va démultiplier la marque Tour de France au Royaume-Uni.

Quelles retombées peut espérer le Yorkshire d’une telle manifestation?

Un Grand départ dure une petite semaine, l’impact est donc considérable. En 2007, à Londres, il avait généré un chiffre d’affaires direct de 2,7 millions de livres (3,4 millions d’euros). Ses retombées avaient été estimées à 73 millions de livres (94 millions d’euros) pour la ville de Londres. Mais le Yorkshire ne raisonne pas en impact économique immédiat. L’objectif de Welcome to Yorkshire, qui était mon client, est de développer sa marque et montrer que la région possède un potentiel réel pour accueillir à l’avenir d’autres grands événements sportifs.

Comment se présente l’avenir? Quels villes ou pays pourraient succéder à Leeds et au Yorkshire pour accueillir le Grand Départ?

Le Royaume-Uni présentera d’autres candidatures, c’est évident. L’expérience de Londres en 2007 a été un révélateur, en donnant tout son sens au concept de Grand Départ. Ailleurs, il semble naturel que la Belgique, avec son histoire dans le cyclisme et le Tour, cherche à recevoir une nouvelle fois l’événement. On parle également d’une candidature allemande. Et on peut imaginer que les battus de l’édition 2014 tentent à nouveau leur chance, notamment Barcelone et l’Italie.