Munich pouvait difficilement rêver meilleure vitrine en pleine campagne pour une nouvelle candidature à l’organisation des Jeux. Quelque 18.000 spectateurs étaient rassemblés dimanche dernier dans les tribunes et le long du parcours pour suivre les meilleurs biathlètes de la planète lors de la première édition du Loop One Festival, au cœur du Parc olympique, autour du lac. Un tout nouvel événement avec lequel l’Union internationale de biathlon (IBU) souhaite donner le coup d’envoi de la saison, dans un environnement différent des sites hivernaux. L’essai semble avoir été transformé.
Les stars au rendez-vous
Le samedi, le public avait l’occasion d’assister à des épreuves de para biathlon et à des courses juniors. Le dimanche, les stars de la discipline sont ensuite entrées en action, 59 hommes et 57 femmes, qui se sont mesurés sur un circuit de 1,8 kilomètre dans un format de Super Sprint. Après quatre séries, les trois meilleures de chaque manche, ainsi que les trois plus rapides au temps se sont retrouvés en finale pour se disputer la victoire.
Les cadors ont joué le jeu : si Dorothea Wierer et Franziska Preuss, annoncées au départ, ont finalement déclaré forfait, Lisa Vittozzi, Lou Jeanmonnot, Julia Simon et Ingrid Tandrevold étaient bien présentes, tout comme Sturla Holm Laegreid, Eric Perrot, Emilien Jacquelin ou le double champion olympique Quentin Fillon Maillet chez les hommes. Tout ce beau monde se retrouvera dans des conditions moins estivales dès le 29 novembre, à Östersund (Suède), pour la reprise de la Coupe du monde. « Le biathlon que je connais, c’est sur de la neige. Les événements en ville, c’est très bien pour la promotion mais ça n’apporte pas grand-chose », estime le Français Antonin Guigonnat. D’autres habitués du circuit l’ont rejoint sur l’intérêt sportif limité de cette initiative mais pour l’IBU, l’enjeu était ailleurs.
#Biathlon | 🇫🇷 Eric Perrot à jamais le premier !
— francetvsport (@francetvsport) October 19, 2025
🎯 Malgré un 17/20, le Français remporte la première édition du Loop One Festival, une épreuve de biathlon d'été organisée par l'IBU à Munich ! Il devance le Norvégien Isak Leknes Frey et l'Allemand Justus Strelow. pic.twitter.com/awNwVfo3D4
Séduire de nouveaux fans et stimuler les fédérations
Au-delà des compétitions, le grand public a pu participer à des initiations. Plus de 5.000 personnes ont ainsi essayé de combiner le ski à roulettes et le tir laser à Munich. Les spectateurs ont aussi rencontré des légendes du biathlon comme Martin Fourcade ou Magdalena Neuner, et assisté à des concerts. Un moyen d’élargir l’audience de ce sport et de toucher un public urbain. Contrat rempli. Face à la demande, des tickets supplémentaires avaient même été mis en vente début octobre.
« En faisant descendre le biathlon des montagnes au cœur de la ville, nous avons pu élargir notre audience au-delà de nos fans habituels, en offrant un accès sans précédent aux stars de notre sport et en attirant un tout nouveau public, se félicite le secrétaire général de l’IBU, Max Cobb. Je suis convaincu que les performances inspirantes de nos athlètes auront suscité l’intérêt de nouveaux fans qui attendront avec impatience le début de la Coupe du monde le mois prochain. »
Daniel Boehm, directeur des sports et compétitions à l’IBU, a poussé l’analyse auprès de RMC Sport : « Nous voulons également convaincre les fédérations nationales qui n’ont pas accès à la neige naturelle en hiver – il y a parmi nous plus de 50 fédérations, notamment dans les Balkans ou au Moyen-Orient – de profiter de cette possibilité. Plutôt que d’investir lourdement dans des stages d’entraînement en Europe ou en Amérique du Nord, elles pourraient organiser des compétitions régionales en hiver sur ski-roues pour l’accessibilité ou le recrutement de jeunes athlètes. Il faut convaincre quelqu’un qui n’a jamais vu la neige que le sport d’hiver existe. Le ski-roues peut jouer un rôle de passerelle, une pièce du puzzle. » Le rendez-vous est déjà pris pour 2026, de nouveau à Munich.

