— Publié le 30 avril 2024

Pour ses 30 ans comme capitale olympique, Lausanne en veut plus

Institutions Focus

Année importante pour Lausanne. La ville suisse fêtera au mois de juin les trente ans de sa désignation comme capitale olympique. Le statut lui avait été attribué très officiellement le 23 juin 1994 par le CIO, alors présidé par l’Espagnol Juan Antonio Samaranch.

Trente ans, donc. Largement l’âge de raison, mais pas encore celui de tourner ses regards vers le passé. Sébastien Griesmar, le directeur de la Fondation Lausanne Capitale Olympique, où il a succédé à Virginie Faivre, l’a expliqué à FrancsJeux à l’occasion de SportAccord : le chef-lieu du canton de Vaud veut encore étendre sa présence dans le mouvement olympique. Et résister à une nouvelle concurrence.

FrancsJeux : Pourquoi avoir créé une Fondation Lausanne Capitale Olympique ?

Sébastien Griesmar : Historiquement, la ville de Lausanne et le canton de Vaud avaient des gens dédiés au sport international. Chacun travaillait de son côté. Après les Jeux de la Jeunesse d’hiver 2020, il a été décidé de regrouper les équipes au sein d’une seule entité : la Fondation Lausanne Capitale Olympique. La ville et le canton son désormais associés dans un guichet unique pour leurs relations avec les instances internationales.

Pour l’essentiel, il s’agit du CIO et des fédérations internationales ?

Pas seulement. Nous avons construit avec le temps un écosystème du sport international : le CIO et les fédérations, bien sûr, mais aussi l’Agence de contrôles internationale (ITA), le TAS, l’AMA… Avec la Fondation, notre objectif est de consolider cet écosystème, et même le renforcer en accueillant de nouvelles instances.

Vous avez pourtant perdu une importante fédération internationale, World Aquatics, en partance pour Budapest…

C’est vrai, World Aquatics a annoncé son départ, même si elle n’est pas encore partie. Et sa Fondation restera à Lausanne. Mais elle est la seule à nous quitter. Nous devons faire face aujourd’hui à une nouvelle concurrence : Budapest, l’Asie, les pays du Golfe… L’objectif de notre Fondation est de mettre en valeur les atouts de Lausanne. Ensemble, nous restons très attractifs.

 Avez-vous attiré de nouvelles instances ?

La Fédération internationale du sport scolaire (ISF) s’est installée à Lausanne au mois de janvier. Son arrivée est importante, elle envoie un beau message, car il s’agit d’une instance très dynamique et associée à la jeunesse.

En avez-vous d’autres dans le viseur ?

Il nous en manque : World Athletics, World Rugby, la Fédération internationale de ski et snowboard (FIS), World Sailing… Nous aimerions en accueillir au moins une, voire plusieurs, parmi cette liste.

Les avantages fiscaux offerts aux instances sportives internationales sont-ils toujours aussi attractifs ?

La Suisse reste un pays d’une grande stabilité politique. Les conditions cadres offertes aux fédérations internationales ne vont pas changer. Mais elles ne sont pas tout. Nous leur proposons également tout un ensemble de services : des séminaires huit fois par an, des rencontres, un accès au tissu académique de la ville et du canton. Un centre de compétences est en cours de création avec l’école polytechnique.

Depuis la pandémie, les retombées du statut de capitale olympique sont-elles toujours aussi réelles ?

L’activité s’accélère à nouveau nettement depuis un an. On enregistre notamment un retour des réunions en présentiel des fédérations internationales. L’impact économique reste très important pour la ville et pour le canton, et rien ne permet de penser qu’il ne va pas continuer à augmenter. Il se mesure de façon directe par les voyages et les nuits d’hôtel, mais pas seulement. Il est également très important en termes d’emplois.

Lausanne ambitionne-t-elle également d’accueillir des événements sportifs majeurs ?

Depuis les JOJ d’hiver 2020, nous avons organisé une compétition de qualification olympique en skateboard. Nous avons obtenu l’accueil de la Coupe du Monde FIBA de basket-ball des moins de 19 ans en 2025, et des championnats d’Europe de patinage artistique en 2027. Nous recevons aussi des événements de ski-alpinisme, nouvelle discipline du programme olympique. Lausanne et le canton de Vaud restent également très actifs pour les rendez-vous de la gouvernance du sport, comme le Forum annuel des fédérations internationales ou le symposium de l’AMA.

Lausanne est-elle concernée par la candidature de la Suisse pour les Jeux d’hiver 2038, retenue par le CIO en phase de dialogue privilégié ?

Elle l’était dans le dossier de candidature pour les Jeux d’hiver 2030, où Lausanne devait accueillir le patinage artistique et une patinoire pour le hockey sur glace. Pour 2038, elle devrait normalement rester dans le dispositif.