— Publié le 11 octobre 2021

A Pékin, les patineurs n’ont pas vu un spectateur

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Le compte-à-rebours affiche 116 jours, ce lundi 11 octobre, avant l’ouverture des Jeux d’hiver de Pékin 2022. Seize semaines et quatre jours. Trois fois rien pour un événement dont la préparation a débuté presque sept ans en arrière.

Mais à moins de trois semaines de célébrer la date symbolique de J – 100 jours avant l’allumage de la flamme, une question reste sans réponse : les Jeux de Pékin 2022 seront-ils les deuxièmes de l’histoire à se disputer à huis clos ?

Les Chinois assurent le contraire. Certes, ils ont écarté de leur feuille de route la possibilité de recevoir des spectateurs étrangers. La décision est officielle. Elle a été annoncée par le CIO. Elle concerne les Jeux olympiques et paralympiques. Mais les organisateurs continuent à évoquer la présence d’un public composé exclusivement de résidents chinois.

Seul ennui, mais de taille : ils n’ont toujours pas débuté la vente des places. Autre indice d’un scénario du huis clos : les épreuves pré-olympiques disputées actuellement sur les sites de compétition se déroulent devant des tribunes vides.

Longtemps repoussés en raison de la pandémie et de la fermeture du pays, les test-events des Jeux de Pékin 2022 ont débuté la semaine passée. Ils doivent se prolonger jusqu’à la fin du mois d’octobre. Au total, environ 2 000  athlètes, officiels d’équipe, juges, arbitres et techniciens chargés du chronométrage sont attendus en Chine, sur les trois clusters de Pékin, Yanqing et Zhangjiakou. Nom de code de la série : « Experience Beijing. » Tout un programme.

La première épreuve internationale a débuté vendredi 8 octobre, pour prendre fin deux jours plus tard. L’Open de Chine de patinage de vitesse a pris possession jusqu’au dimanche 10 octobre de l’Anneau national de Pékin 2022, sur un site utilisé presque 14 ans plus tôt pour les Jeux d’été de Pékin en 2008.

A l’affiche, des patineurs chinois, sud-coréens et néerlandais. Douze épreuves, disputées sur 500, 1 000, 1 500, 3.000 et 5.000 m, plus une poursuite par équipe et une course avec départ groupé. Un test, un vrai, pour le « Ruban de glace » de Pékin, mais aussi pour les mesures de prévention contre le virus préparées par les Chinois.

Première leçon : les organisateurs ont privilégié le huis clos. Par prudence. Mais comment ne pas y voir un signe de ce qui pourrait être décidé dans moins de cinq mois pour les Jeux d’hiver. Les trois journées de l’Open de Chine se sont déroulées devant des tribunes vides.

Pour le reste, le scénario déroulé pendant la compétition a repris les ingrédients servis aux Jeux de Tokyo 2020. Une bulle sanitaire opaque et sans faille, avec port du masque obligatoire pour tous les accrédités. Les médias ont dû fournir un test PCR négatif datant de moins de 48 heures avant leur entrée sur le site. Les interviews en zone mixte ont été organisées à distance, en mode virtuel. Sur le podium, il a été demandé aux athlètes de mettre eux-mêmes leur médaille autour du cou.

« Nous avons coupé le site en deux partie distinctes, l’intérieur et l’extérieur de la boucle, a expliqué Wu Xiaonan, le président de l’Anneau national de patinage de vitesse. A l’intérieur, tout était fermé, sans possibilité d’accès pour les personnes non autorisées. » Un avant-goût des Jeux d’hiver de Pékin 2022. Une copie presque conforme des Jeux de Tokyo 2020. En plus strict et rigoureux.