— Publié le 7 juillet 2020

Le Mondial féminin de football, une affaire qui rapporte

Événements Focus

L’Australie et la Nouvelle-Zélande peuvent se frotter les mains : le Mondial féminin de football, dont les deux pays viennent de décrocher l’organisation en 2023, se révèle une très bonne affaire.

Pays-hôte de l’événement, la France le pressentait sans avoir à se plonger dans les livres de comptes. Le tournoi mondial, organisé du 7 juin au 7 juillet 2019, a connu un succès populaire supérieur aux attentes, avec un taux moyen de 74 % de remplissage des stades dans les neuf villes de la compétition.

Mais une étude menée par la Fédération française de football (FFF), révélée lundi 6 juillet, confirme l’impression. Et même, allez, la renforce avec une volée de chiffres.

L’économie, d’abord. Le Mondial 2019 en France a représenté 284 millions d’euros de retombées directes, indirectes et induites pour le Produit intérieur brut (PIB), dont 108 millions d’euros de plus-value nette pour la France.

Pour un euro dépensé, les neuf villes et territoires hôtes de la compétition (Grenoble, Le Havre, Lyon, Montpellier, Nice, Paris, Reims, Rennes et Valenciennes) ont bénéficié d’un retour sur investissement de 2 à 20 euros. La contribution moyenne par spectateur a été de 142 euros.

Sans surprise pour un événement ayant attiré 1,2 million de spectateurs (dont 15 % d’Américains), les retombées économiques ont profité à un grand nombre d’activités. Citons, en vrac, l’hôtellerie et la restauration, le transport, le mouvement sportif, les services à la personne, l’éducation, le social et la santé, le commerce et le bâtiment.

L’impact et la durabilité, maintenant. Longtemps ignorés de l’univers sportif, ils sont aujourd’hui placés en tête des préoccupations des organisateurs d’événements. L’étude de la FFF le démontre : France 2019 a rendu une copie exemplaire.

Elle révèle notamment que 10 des 15 engagements de la charte éco-responsable, signée par les organisateurs avec le gouvernement français, ont été atteints à 100 %.

Le Mondial féminin a permis de collecter et redistribuer à des associations locales 6,4 tonnes de surplus alimentaires. Une tonne de capsules de bouteille, mais aussi 210.200 mégots de cigarette, ont été collectés et recyclés. Quatre stades ont été équipés pour l’occasion d’un nouveau système permettant la collecte et le tri des déchets et des matériaux recyclables.

L’empreinte carbone ? Moyenne. Elle s’élève à 341.620 tonnes de CO2. Peut mieux faire, sans doute. Mais les organisateurs s’en expliquent : elle provient pour une grande partie des transports internationaux, difficiles à réduire pour un tournoi rassemblant 24 équipes (elles seront 32 au Mondial 2023 en Australie et Nouvelle-Zélande).

Enfin, le Mondial 2019 laissera un héritage durable en matière d’accessibilité, un secteur où la France accuse encore un certain retard. Pas moins de 21 matches du tournoi ont été proposés en audiodescription pour les malvoyants. Trois des stades de la compétition ont été équipés d’un système de commentaires en audiodescription. Il pourra être utilisé pour les manifestations à venir.

Commentaire de Noël Le Graët, le président de la FFF : « En 2014, lorsque la FFF a misé sur cette organisation, je me souviens du scepticisme ambiant, notamment sur la dimension économique. Aujourd’hui, les résultats économiques sont positifs. »

Les chiffres lui donnent raison. Mais depuis le dernier Mondial, la pandémie de COVID-19 a asséché le terrain. Pas moins de neuf pays – un record – s’étaient lancés dans la course à l’organisation du Mondial féminin 2023. Un à un, ils ont presque tous jeté l’éponge. Jeudi 25 dernier, seulement deux dossiers restaient en course au moment du vote du conseil de la FIFA : l’Australie et la Nouvelle-Zélande d’un côté, la Colombie de l’autre.