Candidatures

Pour Paris 2024, les jeunes se mettent à table

— Publié le 6 avril 2016

Après les paroles, les actes. L’équipe de Paris 2024 a lancé en grandes pompes, mardi 5 avril 2016, sa « concertation nationale » autour de la candidature aux Jeux d’été. Une initiative présentée comme sans égale dans l’histoire du mouvement sportif, destinée à embarquer la population dans l’aventure du projet olympique. Et, en bout de route, à glisser dans le dossier de candidature les idées les plus innovantes apportées par les Français.

La consultation doit durer plus de six mois, jusqu’au 30 septembre 2016. Elle a débuté en fin d’après-midi, mardi, dans un rez-de-chaussée du comité national olympique (CNOSF) aux allures de salle d’examen universitaire. Sagement assis autour des tables, 150 à 200 jeunes de 15 à 25 ans, lycéens et étudiants, apprentis et employés. Les premiers appelés d’une opération de vaste envergure. Cinq autres réunions seront organisées par le comité de candidature au cours des prochains mois, dont une à Marseille, site choisi pour les épreuves de voile. La ville de Paris s’y mettra elle aussi, en faisant plancher ses administrés dans quatre de ses arrondissements. La région Ile-de-France suivra le mouvement.

La « Génération 2024 » s’est mise au travail pendant plus d’une heure, coachée par une poignée d’anciens athlètes, la volleyeuse Victoria Ravva, la judoka Frédérique Jossinet, le tennisman Michaël Jérémiasz, l’escrimeuse Astrid Guyart, le taekwondiste Pascal Gentil. A l’ancienne, avec un stylo à la main et des fiches en papier à remplir d’une belle écriture. L’ambiance est animée mais studieuse. L’affaire est d’importance.

Tom Proux, un étudiant en école de commerce, est venu de Nantes pour apporter sa matière grise. Sélectionné à l’issue d’un concours, le « Sport consulting challenge », il ne cache pas son enthousiasme. « Avoir les Jeux à Paris serait un honneur », dit-il. Son idée: une caravane olympique qui sillonnerait la France pour mobiliser les Français. « Mais si je peux me permettre, j’en ai aussi une deuxième, précise-il. Un challenge vidéo où les internautes posteraient des clips de 15 à 45 secondes mettant en avant le sport dans leur région. »

Clémence Picard, étudiante en Master de droit du sport à la Sorbonne, s’est inscrite sur Facebook. Joueuse de tennis, elle met en avant les « valeurs du sport », son rôle social. « Une candidature peut créer un lien solidaire entre les générations, les milieux et les publics », suggère-t-elle. Son idée: la création d’olympiades dans les écoles, avant les Jeux, pour faire découvrir les disciplines les moins médiatiques et les sports paralympiques.

Nancy Ngoupayou, 25 ans, technicienne de maintenance dans l’hôtellerie et joueuse de volley-ball, se voit déjà « vivre les Jeux de l’intérieur », à sa porte. Elue au Conseil régional des jeunes de l’Ile-de-France, elle a rédigé sur sa fiche l’idée de connecter l’ensemble du territoire, pendant les Jeux de 2024, afin de permettre à tout le monde de connaître les résultats des compétitions en temps réel, dans le métro, les bus, les magasins, sur les panneaux d’affichage…

Rémi Frion, 26 ans, charcutier-traiteur en Ile-de-France, est venu accompagner sa copine étudiante en éducation physique. « Je suis jeune, je suis sportif – course à pied et vélo -, donc je suis concerné par la candidature », lâche-t-il comme une évidence. Ses idées sont encore imprécises, mais il imagine déjà les Jeux de 2024 comme une « grande fête du sport pour tous ».

Au terme de cette première concertation, les échanges ont fait émerger 19 idées. Quatre d’entre elles ont survécu à l’exercice du vote à mains levées: organiser une journée nationale du sport olympique et paralympique dans toute la France, créer une application pour se replonger dans les Jeux de Paris en 1924 et les comparer à l’édition 2024, mettre sur pied un festival sportif et culturel dans les régions, enfin imaginer un rallye culturel sur l’art de vivre à la française autour des sites des Jeux de 2024.

Fin septembre 2016, les 100 propositions ayant recueilli le plus de votes sur la plateforme numérique seront étudiées par le comité de candidature de Paris 2024. Les meilleures seront intégrées au projet.