— Publié le 27 octobre 2015

Huit candidats et une inconnue

Institutions Focus

Fin du suspense. Et début des hostilités. L’appel aux candidatures a pris fin, lundi 26 octobre au 12ème coup de minuit, dans la course à la présidence de la FIFA. L’institution suprême du football a fait ses comptes: ils sont huit, pas un de moins, à briguer la succession de Sepp Blatter. Un peloton à la composition très hétéroclite, voire assez improbable. Huit candidats et une inconnue: le destin de Michel Platini.

Les candidats, d’abord. Ils se rangent sous les bannières de quatre confédérations continentales différentes: le Suisse Gianni Infantino, les Français Michel Platini et Jérôme Champagne, naviguent sous le pavillon de l’UEFA, le cheikh du Bahreïn Salman et le Prince Ali de Jordanie appartiennent à la Confédération asiatique, le Sud-Africain Tokyo Sexwale et le Libérien Musa Bility représentent l’Afrique, enfin le Trinitéen David Nakhid défendra les couleurs de la CONCACAF.

Chronologiquement, le Prince Ali s’est présenté le premier. Puis Michel Platini a suivi. En queue de peloton, le Suisse Gianni Infantino, dont le nom a été sorti du chapeau lundi après-midi, à quelques heures du couvre-feu. Mais les premiers ne devraient pas le rester longtemps, dans cette course d’obstacles où le sang va sans doute couler et les mauvais coups pleuvoir comme les confettis un jour de parade nationale.

Les favoris? Difficile. L’élection à la présidence de la FIFA ne se jouera pas avant le 26 février 2016. Il reste donc quatre mois aux huit postulants pour mener campagne, affûter leurs lames et lustrer leurs armures. Quatre mois où tout peut arriver, surtout le pire, dans un sport et une organisation où les tiroirs semblent déborder de dossiers sur les uns et les autres.

A ce jour, trois noms se dégagent parmi les candidats ayant, au moins sur le papier, les meilleures chances de faire la course en tête. Gianni Infantino, l’avocat italo-suisse, secrétaire général « actif » de l’UEFA, devrait ratisser une partie des voix de l’Europe. Il aurait déjà l’aval du comité exécutif de l’UEFA. Le cheikh Salman ben Ibrahim Al-Khalifa, membre de la famille royale du Bahreïn, préside la Confédération asiatique (AFC). Un atout qui en fait d’emblée l’un des favoris pour la couronne, l’Asie ayant démontré ces derniers temps sa capacité à rafler de plus en plus souvent rafler la mise. Tokyo Sexwale, un ancien compagnon de prison de Nelson Mandela, pourrait embarquer avec lui les votants du continent africain. Surtout, cet ex combattant anti-apartheid jouit d’une réelle image d’intégrité, jamais un mal dans une course où tous les coups seront permis.

L’inconnue, maintenant. Elle porte un nom: Michel Platini. Le Français partait gagnant certain jusqu’à ce que cette malheureuse affaire du chèque de 2 millions de francs suisses vienne gripper sa belle mécanique. Il est désormais suspendu, dans l’attente d’une décision de la commission électorale de la FIFA. Pourra-t-il aller jusqu’au bout de la campagne? Mystère.

Une chose est sûre: sa cote baisse de jour en jour à la bourse du football. La semaine passée, l’UEFA le soutenait sans une réserve. Puis les Anglais l’ont lâché. Avec la candidature de son ex bras droit, Gianni Infantino, il semble désormais que le continent tout entier le regarde de travers. Lundi 26 octobre, le communiqué de soutien du comité exécutif de l’UEFA à Gianni Infantino ne mentionnait même pas son nom. Pas bon, tout ça.