— Publié le 21 octobre 2015

« Nos relations avec le CIO sont arrivées à maturité »

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Le mouvement olympique s’est donné rendez-vous à Moscou en ce milieu de semaine. Thomas Bach, le président du CIO, a poussé la porte du Ritz-Carlton de la capitale russe, accompagné d’une imposante délégation de membres de l’institution aux cinq anneaux. Citons, sans ordre hiérarchique, Sheikh Ahmad Al-Fahad Al-Sabah, Claudia Bokel, Kevan Gosper, Albert de Monaco, Guy Drut, ou encore Patrick Hickey. La raison: le premier Forum de l’Association mondiale des olympiens. Son président, le Français Joël Bouzou (à gauche sur la photo, avec Thomas Bach), a expliqué à FrancsJeux, entre deux sessions, le pourquoi et le comment de cette initiative.

FrancsJeux: L’Association mondiale des olympiens existe depuis plus de vingt ans, mais elle n’avait encore jamais organisé le moindre forum. Pourquoi en tenir un aujourd’hui?

Joël Bouzou:  Jusqu’à maintenant, les olympiens du monde entier étaient réunis une fois tous les quatre ans, pour une assemblée générale élective. Une réunion où il était avant tout question de politique. Elle était sans réel contenu. Lorsque j’étais élu à la présidence de l’Association, en 2011, je me suis fixé comme objectif de rassembler les olympiens du monde entier. Les amener à se retrouver au sein d’une organisation où chacun peut tout à la fois apporter quelque chose et en retirer un bénéfice. Il a fallu du temps pour parvenir à ce premier Forum, plus de temps que prévu. Mais il a été nécessaire de faire le ménage dans l’organisation avant de pouvoir avancer.

Faire le ménage?

L’Association n’avait plus de ressources, pas vraiment d’organisation et aucune stabilité. Les relations avec le CIO étaient mauvaises. Il n’existait même pas de compte d’exploitation. Rien ne marchait. Aujourd’hui, nous avons mis en place une véritable administration, recruté une équipe de professionnels, restauré un climat de confiance avec le CIO.

Quelle relations entretenez-vous avec le CIO?

Nos relations sont arrivées à maturité. Nous sommes indépendants, notamment sur le plan politique, mais plus liés que jamais au CIO. L’essentiel de nos ressources proviennent du CIO, même si nous pouvons compter pour certaines opérations, comme le Forum ou les Jeux de Rio, sur des partenaires extérieurs. A partir du 1er janvier 2016, nous pourrons disposer de trois personnes à temps plein employées par le CIO, à Lausanne, mais détachées au service de l’Association. Nous n’avons pas vocation à concurrencer le CIO sur le plan marketing. Nous sommes tous, les olympiens, des enfants de l’olympisme.

Que représente aujourd’hui l’Association mondiale des olympiens, en termes d’effectifs?

Il est quasi impossible, aujourd’hui, de connaître le nombre d’olympiens vivants, au niveau mondial. La situation des associations nationales est très différente d’un pays à l’autre. Mais nous possédons l’outil pour les recruter. A nous de leur démontrer toute l’utilité pour eux de nous rejoindre. A Moscou, pour ce premier Forum, nous avons fait venir 284 olympiens, représentant 120 pays.

Comment se manifestera la présence de l’Association mondiale des olympiens l’an prochain, aux Jeux de Rio?

Notre présence sera nettement plus visible qu’aux Jeux de Londres en 2012. A Rio, nous pourrons disposer d’une Maison des olympiens, un véritable centre de ressources, de rassemblement et sans doute d’expositions, que nous allons partager avec le CIO et certaines fédérations internationales. Il sera idéalement situé, au sein du club de Flamengo, non loin du site des épreuves d’aviron et canoë-kayak. Le même lieu avait servi de club Adidas à la Coupe du Monde de football en 2014. Il s’agit d’un projet de plusieurs millions de dollars, pour lequel nous sommes associés avec un partenaire officiel des Jeux de Rio, le cabinet d’audit EY (ex Ernst & Young).

L’Association tiendra son assemblée générale, ce jeudi 22 octobre à Moscou. Serez-vous le seul candidat à votre succession à la présidence?

Il semble que oui.

Vous avez prononcé la première moitié de votre discours à la cérémonie d’ouverture en français. Pourquoi?

Parler en français, au moins pour une partie de mes discours, est une règle que je me suis fixée. Je m’y tiens. Mais Albert de Monaco et Thomas Bach ont la même règle.