Changement de ton pour la francophonie sportive. Michaëlle Jean, la Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), a révélé mardi 8 septembre son choix pour le poste de Grand témoin pour les Jeux olympiques et paralympiques de Rio en 2016. Il marque une rupture avec le passé, une rupture franche, l’heureux élu étant le musicien et chanteur camerounais Manu Dibango (notre photo).
A 81 ans, Emmanuel N’Djoké Dibango, dit Manu Dibango, n’est pas seulement le premier artiste à se glisser dans la tenue très protocolaire de Grand témoin de la francophonie aux Jeux. Il en est aussi le premier Africain. Le saxophoniste camerounais succède à l’académicienne française Hélène Carrère d’Encausse, qui avait occupé cette fonction aux Jeux d’hiver de Sotchi en 2014.
Manu Dibango devient le septième Grand témoin de la francophonie. Avant lui, la fonction avait été confiée à une succession de personnalités européennes et nord-américaine: l’actuelle Secrétaire générale de la francophonie et ancienne Gouverneure générale du Canada, Michaëlle Jean (Londres 2012), l’ancien Président de la Confédération Suisse, Pascal Couchepin (Vancouver 2010), l’ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin (Pékin 2008), la journaliste et écrivain québécoise Lise Bissonnette (Turin 2006), le journaliste français Hervé Bourges (Athènes 2004). Pas un seul représentant du continent africain, doc, jusqu’à Manu Dibango.
« Sensible à son immense créativité, à sa grande qualité d’écoute et à son engagement au service du dialogue des cultures, j’ai demandé à Manu Dibango de porter la voix des francophones aux prochains Jeux olympiques », a expliqué la Secrétaire générale de l’OIF, Michaëlle Jean, dans un communiqué.
Selon les textes, le Grand témoin de la francophonie a pour mission de veiller au respect de l’article 23 de la Charte olympique, qui précise que « les langues officielles du CIO sont le français et l’anglais ». Manu Dibango devra s’y atteler avant et pendant les Jeux de Rio en 2016, une tâche jamais aisée dans un paysage sportif mondial marqué d’une forte emprise anglo-saxonne.
A peine choisi, Manu Dibango a rapidement pris la mesure de sa nouvelle fonction. Il s’est rendu ce mercredi 9 septembre 2015 à Lausanne, accompagné de Michaëlle Jean, pour y rencontrer Thomas Bach au siège du CIO. Etape suivante jeudi 10 septembre, à Paris, avec un entretien au siège de l’OIF avec le président et le secrétaire général de l’Association francophone de comités olympiques nationaux (AFCNO), Alain Ekra et Denis Masseglia. Enfin, Manu Dibango effectuera son premier « déplacement officiel » au Brésil, en novembre 2015. Il y rencontrera Carlos Nuzman, le patron du comité d’organisation des Jeux de Rio 2016. Ca va swinguer.