— Publié le 26 mars 2020

En 2021, les Jeux d’été ou les Jeux du printemps

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Le jeu de puzzle n’a jamais été un sport olympique, même aux origines de l’événement. Mais il le devient.

Thomas Bach l’a reconnu mercredi 25 mars, depuis son bureau de Lausanne, à l’heure d’une conférence de presse téléphonique où se sont pressés près de 400 journalistes du monde entier : reporter les Jeux de Tokyo s’apparente à « un énorme puzzle dont chaque pièce doit s’emboîter. » Une seule pièce manquante, prédit le président du CIO, pourrait « tout détruire. »

Pour réussir l’impossible, à savoir un puzzle aux contours aussi proches que possible du tableau original, l’institution olympique a puisé dans ses vieilles recettes. Elle a formé sans tarder un groupe de travail. Il s’est déjà doté d’un nom de code, « Here we go ». En français, « Nous y voilà », ou encore « C’est parti ». La task force du CIO est composée de membres de la commission de coordination des Jeux de 2020 et de cadres du comité d’organisation des Jeux de Tokyo.

La tâche qui l’attend s’annonce colossale. Mais une question devra être tranchée en priorité : la date des Jeux de Tokyo 2020. Shinzo Abe, le Premier ministre japonais, a demandé à Thomas Bach mardi 24 mars, pendant leur entrevue téléphonique, que l’événement ne soit pas reporté « au-delà de l’été 2021. » Le président du CIO a confirmé face aux médias, mercredi, que les Jeux de Tokyo ne sortiraient pas du cadre estival.

La solution la plus attendue consisterait à les décaler d’une année, à quelques jours près, pour les glisser dans les cases retenues pour l’année 2020. Les Jeux de Tokyo pourraient débuter vendredi 23 juillet, pour se terminer dimanche 8 août 2021.

Mais Thomas Bach l’explique : « Toutes les options sont envisagées. Avant ou pendant l’été 2021. » Le scénario d’un événement olympique et paralympique au coeur du printemps, une période de l’année où le Japon a l’habitude de vivre au rythme des cerisiers en fleurs, n’est pas exclu. Il serait même à l’étude.

Le groupe de travail « Here we go » doit entrer dans la phase concrète dès ce jeudi 26 mars. Thomas Bach l’a annoncé : « L’une de ses premières missions sera de discuter des différentes options avec les 33 fédérations internationales des sports présents aux Jeux de Tokyo. Nous devons tenir compte du calendrier sportif autour des Jeux olympiques. »

Une conférence téléphonique est prévue ce jeudi entre le CIO et les fédérations internationales. Elle aura été précédée d’une première réunion à Tokyo d’un autre groupe de travail, composé de membres du comité d’organisation des Jeux de 2020. Elle s’est tenue le même jour, mais avec une poignée d’heures d’avance.

Curieusement, l’Australien John Coates n’a pas attendu ces premiers échanges pour exprimer son point du vue. Le président de la commission de coordination des Jeux de Tokyo, placé en quarantaine en Australie depuis son retour de Lausanne, a répondu aux questions du quotidien japonais Yomiuri Sinbun. Et, surprise, il a évoqué très formellement des dates.

Après avoir précisé que la décision interviendrait dans les quatre semaines à venir, une information dévoilée avant lui par Thomas Bach, John Coates a expliqué que les discussions avec les fédérations internationales porteraient essentiellement sur le scénario des Jeux de Tokyo en juillet et/ou août 2021.

Très précis dans ses prédictions, l’Australien a suggéré que l’événement devrait se tenir entre la fin du tournoi de Wimbledon, dimanche 10 juillet, et le début de l’US Open de tennis, le 30 août 2021.

Le plus grand événement multisport au monde aura-t-il à tenir compte du calendrier du tennis professionnel et se glisser entre deux levées du Grand chelem ? Difficile à croire.