Paris 2024

Pour les Jeux, Paris 2024 aura besoin de bras

— Publié le 31 janvier 2020

Les Jeux de Paris 2024 seront aussi les Jeux de la France. Tony Estanguet, le président du COJO, entonne ce refrain depuis plus de deux ans, avec conviction et sans lassitude. Pas gagné d’avance. Mais le triple champion olympique et son équipe s’y emploient.

Après avoir étendu la carte des Jeux jusqu’à la très lointaine Polynésie, pour l’épreuve du surf, Tony Estanguet veut aujourd’hui embarquer dans l’aventure l’économie française toute entière. Pas moins. Avec un discours censé éveiller l’intérêt de tous les patrons : les marchés liés aux Jeux de Paris 2024 ne seront pas réservés aux seules grandes entreprises, outillées pour décrocher les appels d’offres, ils sont ouverts à tous, jusqu’aux plus modestes.

Jeudi 30 janvier, Tony Estanguet a pris la route du sud-ouest pour poursuivre son tour de France du monde de l’entreprise, entamé plus tôt à Nantes et Marseille. A Bordeaux, il a testé son argumentaire devant les dirigeants nationaux et régionaux du groupe bancaire BPCE, le premier partenaire premium du COJO, embarqué dès le mois de septembre 2018, et un bataillon de chefs d’entreprise.

A ses côtés, plusieurs envoyés de la SOLIDEO (Société de livraison des ouvrages olympiques), du MEDEF et de l’économie sociale et solidaire (ESS).

Objectif annoncé : expliquer et convaincre. A Bordeaux, Tony Estanguet a patiemment décrypté les enjeux des années à venir pour les entreprises françaises, assurant que les opportunités d’en profiter concernaient toutes les tailles.

Le président du COJO a détaillé le fonctionnement des deux plateformes mises en place par le comité d’organisation pour ouvrir à tous les marchés liés aux Jeux : entreprises2024.fr, animée par le MEDEF, et ESS 2024, plus spécialement dédiée à l’économie sociale et solidaire.

A ce jour, pas moins de 10.000 entreprises françaises se sont inscrites sur l’une ou l’autre de ces deux plateformes numériques, voire les deux à la fois.

Tony Estanguet insiste : les Jeux de Paris 2024 commencent aujourd’hui. Les besoins peuvent être immédiats. « Nous sommes dans l’anticipation pour ne pas nous retrouver dans des problématiques de manque de main-d’oeuvre, notamment dans les secteurs de la sécurité et de la restauration », a-t-il confié à son auditoire.

La SOLIDEO le rappelle en étalant ses chiffres : le volume d’emplois mobilisés pour la construction des ouvrages olympiques est estimé à 11 700, selon la cartographie des emplois de Paris 2024 présentée en avril dernier. En élargissant l’angle de vue, les besoins en emplois supplémentaires pourraient atteindre 22.600 personnes dans le secteur des travaux publics et 46.000 dans celui du bâtiment, au cours des 5 prochaines années, pour la seule région Ile-de-France.

En juillet dernier, la SOLIDEO a adopté une charte en faveur de l’emploi et du développement
territorial pour les opérations de construction en lien avec les Jeux de Paris 2024. Elle prévoit de réserver 25 % des marchés aux TPE, PME et structures de l’économie sociale et solidaire
(ESS).

Après Nantes, Marseille et Bordeaux, le tour de France entamé par Paris 2024 et son partenaire BPCE fera étape dans 13 autres grandes villes. Objectif : promouvoir les Jeux et l’emploi, mobiliser les entreprises. Le COJO et la SOLIDEO ont fait leurs comptes : il faudrait 3 à 4000 entreprises à leurs côtés pour préparer les Jeux, les organiser, puis en assurer l’héritage.