— Publié le 16 juin 2023

Une victoire pour les lutteuses

Inde

Une tête vient de tomber dans le sport indien. Elle fait du bruit. Brij Bhushan Sharan Singh (photo ci-dessus), le président de la Fédération indienne de lutte (WFI), a été inculpé de harcèlement sexuel à la suite d’accusations de plusieurs des meilleures lutteuses du pays. L’annonce en a été faite jeudi 15 juin par la police de New Delhi. L’ancien secrétaire adjoint de la fédération, Vinod Tomar, est lui aussi poursuivi pour harcèlement sexuel, intimidation et complicité. L’affaire a débuté au mois de janvier, avec une série d’accusations portées par deux des lutteuses les plus connues du pays, Vinesh Phogat, multiple médaillée d’or aux Jeux Asiatiques et aux Jeux du Commonwealth, et Sakshi Malik, médaillée de bronze olympique à Rio en 2016. Le deux jeunes femmes affirmaient que Brij Bhushan Sharan Singh, par ailleurs député du parti Bharatiya Janata (BJP) du Premier ministre Narendra Modi, s’était livré à des attouchements et leur avait demandé des rapports sexuels. Trois mois plus tard, devant l’absence de réactions des autorités et de la police, les lutteuses ont lancé un mouvement de contestation, marqué notamment par un sit-in très médiatique dans la capitale, soutenu par une dizaine d’autres athlètes indiens, dont le lutteur Bajrang Punia, médaillé de bronze aux Jeux de Tokyo 2020. Le mois dernier, les lutteuses ont manifesté une nouvelle fois, se rendant devant le nouveau siège du Parlement indien, au moment de son inauguration par Narendra Modi. Brij Bhushan Sharan Singh nie en bloc les accusations. Il a même déclaré être « prêt à être pendu » si une seule lutteuse pouvait prouver le moindre harcèlement sexuel.