— Publié le 18 mai 2024

Une attaque en règle contre les Etats-Unis

AMA

Le ton monte entre l’Agence mondiale antidopage (AMA) et les Etats-Unis. La réunion extraordinaire du conseil de fondation de l’agence, convoquée vendredi 17 mai pour évoquer l’affaire des 23 cas de dopage dans la natation chinoise, a donné l’occasion à l’AMA de régler ses comptes avant l’Agence américaine antidopage (USADA) et son directeur, Travis Tygart. Plusieurs centaines de personnes de tous les continents étaient réunies de manière virtuelle pour obtenir des explications et justifications détaillées. Personne ne s’est ennuyé. Droit dans ses bottes, le président de l’AMA, Witold Banka, l’a répété et asséné : les contrôles positifs des nageurs chinois n’étaient pas le fait du dopage, mais bien d’une contamination alimentaire, comme l’affirment les autorités chinoises. « Il n’y a jamais eu de dopage. Il s’agit ici de contamination alimentaire non intentionnelle, a insisté le Polonais. Nous n’avons jamais essayé de cacher ces cas comme le disent certains médias occidentaux. Il n’y a aucune preuve de dopage. C’est une hystérie politique des médias. » Cela étant dit, Witold Banka s’en est pris à l’USADA et à Travis Tygart, l’accusant de propos diffamatoires. « Nous ne permettrons à personne de remettre en question l’intégrité de notre agence », a-t-il déclaré pendant la réunion. Surtout, le président de l’AMA a ouvertement mis en question la politique des Etats-Unis en matière de lutte antidopage, soulignant l’absence de tests aux championnats du monde d’athlétisme à Eugene en 2022, et s’interrogeant sur le fait que plus de 30 % des athlètes américains n’avaient pas été testés depuis le début des qualifications en vue des Jeux de Paris 2024. Moins attendue a été la position de l’ancien président de l’AMA (1999 à 2007), le Canadien Dick Pound (photo ci-dessus). L’ex doyen des membres du CIO s’est montré le plus offensif pour critiquer les Etats-Unis. « L’USADA est directement financée par le gouvernement américain et les relations tendues entre la Chine et les États-Unis pourraient expliquer l’attitude de son agence envers les nageurs chinois, a suggéré Dick Pound. Ce sont des critiques et des accusations biaisées et irresponsables. Quand toute cette affaire sera réglée, il faudra penser à des plaintes juridiques contre l’USADA. »