— Publié le 1 septembre 2022

Un accord cinquante ans après les faits

Jeux olympiques

Il était temps. Près de 50 ans jour pour jour après les faits, le gouvernement allemand et les familles de victimes israéliennes de l’attaque terroriste des Jeux de Munich 1972 sont parvenus, mercredi 31 août, à un accord sur les indemnisations. Il met un point final à une interminable série de négociations confidentielles entre les deux parties depuis plusieurs décennies. Le gouvernement fédéral, la région de la Bavière et la ville de Munich se sont entendues pour verser la somme de 28 millions d’euros aux familles de victimes du « Massacre de Munich« . Berlin a donc fini par céder, après avoir longtemps proposé la somme de 10 millions d’euros, incluant les 4,5 millions déjà versés en 1972 et 2002. L’accord prévoit également la mise en place d’une commission d’historiens allemands et israéliens, censés avoir accès à des documents jusqu’ici classifiés pour faire toute la lumière sur les faits. Le 5 septembre 1972, huit membres de l’organisation palestinienne « Septembre noir » avaient pénétré dans un appartement de la délégation israélienne au village olympique, tuant deux athlètes israéliens et prenant neuf autres membres de la délégation en otage. Après une intervention très incertaine des services de sécurité allemands sur la base militaire de Fürstenfeldbruck, tous les otages ont trouvé la mort. Cinq terroriste palestiniens ont été abattus et trois autres arrêtés. Selon un porte-parole du gouvernement allemand, cité par l’AFP, l’Allemagne « s’acquitte avec cet accord de son obligation historique envers les victimes et leurs familles, dans le contexte de la relation spéciale germano-israélienne« . La menace de boycott des commémorations en Allemagne marquant le 50e anniversaire de la tragédie par les familles des victimes, brandie le mois dernier, est désormais écartée. Les présidents allemand et israélien, Frank-Walter Steinmeier et Isaac Herzog, ont annoncé mercredi 31 août qu’ils participeraient tous les deux à la cérémonie, prévue lundi 5 février en Bavière. Thomas Bach, le président du CIO, en sera l’un des invités d’honneur.