— Publié le 20 janvier 2023

Papa Massata Diack devra attendre

Athlétisme

Patience. Il faudra attendre plusieurs semaines pour connaître le sort réservé par la justice française au Sénégalais Papa Massata Diack (photo ci-dessus), fils de l’ex président de la Fédération internationale d’athlétisme, Lamine Diack. Il était jugé cette semaine devant la cour d’appel de Paris pour corruption et détournement de fonds. La décision du tribunal a été mise en délibéré au 9 mars. Comme attendu, « PMD » n’était pas présent au procès. Il n’a pas quitté le Sénégal depuis le début de l’affaire et refuse de répondre aux convocations de la justice. Mais ses avocats ont demandé sa relaxe. Le parquet, de son côté, a requis la confirmation du jugement de première instance, prononcée en septembre 2020, à savoir une peine de cinq ans de prison ferme assortie d’un million d’euros d’amende. Pour rappel, Papa Massa Diack a été reconnu coupable de complicité dans un vaste système de pots-de-vin destiné à masquer des cas de dopage dans l’athlétisme russe en 2011. Il est également accusé d’avoir détourné des fonds à hauteur de 15 millions d’euros aux dépens de World Athletics – nommée IAAF à l’époque des faits – sur des contrats de partenariat. Pour sa défense, les avocats du Sénégalais ont expliqué pendant le procès que les fonds « ont été versés avec l’accord de l’IAAF à une société par un contrat qui a été audité. Tout était autorisé et avalisé par l’IAAF, dont la directrice financière. » L’avocat de l’instance internationale, Me Régis Bergonzi, a présenté sans surprise une toute autre version de l’affaire. Il suggéré que Lamine Diack aurait mis en place, avec son fils et des complices, un système de détournement des fonds versés par la banque russe VTB. Le montant du contrat s’élevait à 65,5 millions d’euros, mais l’IAAF n’en a perçu que 13 millions d’euros. « On a détruit l’honneur de l’athlétisme et de la fédération« , a avancé Me Bergonzi, demandant un total de 41,2 millions d’euros de dommages-intérêts. Le CIO a réclamé un euro symbolique. L’Agence mondiale antidopage (AMA) demande 300.000 euros de dédommagement. Un seul autre prévenu, l’ex-conseiller juridique de Lamine Diack, Habib Cissé, était présent au procès. Ses avocats ont plaidé la relaxe. Deux autres condamnés en première instance, les anciens dirigeants de l’athlétisme russe Valentin Balakhnitchev et Alexeï Melnikov, n’avaient pas fait appel. Les deux derniers protagonistes de l’affaire, Lamine Diack et l’ancien chef de l’antidopage de l’IAAF, le Français Gabriel Dollé, sont décédés depuis leur condamnation.